IV.2.5. L’entretien téléphonique entre l’enseignant et des apprenants

Le printemps 2003 a été, pour la Chine et surtout pour les Pékinois, un printemps inoubliable en raison de la menace du SRAS. Cette dernière a beaucoup bouleversé la vie quotidienne des Pékinois. En effet, le gouvernement et les autorités locales ont du prendre des mesures exceptionnelles pour enrayer l’épidémie : fermeture des lieux publics, interdiction de grandes rencontres, fermeture de la bibliothèque universitaire, fermeture de grandes salles de réunion, arrêt des rencontres pédagogiques, suppression de l’enseignement pour les classes de plus de 20 personnes. Toutes les activités pédagogiques sont donc devenues anormales. En raison de toutes ces difficultés, il fallait animer les activités pédagogiques d’une façon particulière pour que les activités pédagogiques de l’université soient assurées au maximum et que la perte pédagogique ne soit pas trop importante. Chaque enseignant devait donc prendre contact avec des apprenants, même s’il ne les connaissait pas, dans le cadre des activités pédagogiques. Les enseignants du département de français gardaient, dans ces conditions, un lien pédagogique avec leurs apprenants grâce au téléphone qui permettait la poursuite de l’enseignement.

Ces conversations téléphoniques constituent des activités particulières dans les activités didactiques de l’enseignement du français langue étrangère. Cette particularité réside dans le fait qu’il s’agit d’une interaction verbale à distance géographique entre l’enseignant et l’apprenant par téléphone. Cette forme particulière de l’enseignement du français a été considérée, au moment de la présence du SRAS à Pékin, comme des cours supplémentaires pour que les apprenants puissent avoir l’occasion de pratiquer cette langue dans une période où l’université était mise en quarantaine. Chaque enseignant s’occupait d’une classe, il connaissait ou non les apprenants de cette classe, cela n’était pas important parce que c’étaient des cours de révision ou bien simplement des exercices oraux en langue française. L’enseignant de notre corpus ne connaissait pas les apprenants de la classe dont il s’occupait, c’étaient des apprenants d’anglais, qui apprennent le français, deuxième langue étrangère, comme cours obligatoire. Nous pouvons donc remarquer l’importance du français dans le programme d’enseignement pour les apprenants d’anglais. Par contre, les apprenants de cette classe ne connaissaient pas leur nouvel enseignant qui était au bout du fil. C’est dans ces conditions que se déroulait la conversation entre l’enseignant et l’apprenant.

Le support linguistique, le lieu et le temps sont décrits dans le tome II de la thèse.