V.2.2. Les interventions verbales de C. Kerbrat-Orecchioni

Dans la recherche sur les unités grammaticales, beaucoup de linguistes ont porté un grand intérêt à l’établissement de la hiérarchie structurale d’un texte : de l’unité la plus petite (phonème) à l’unité la plus grande (texte), en passant par un certain nombre d’unités intermédiaires (morphème, mot, syntagme, phrase). Quant à l’interaction verbale, nombre de linguistes ont aussi manifesté un intérêt pour sa hiérarchie structurale depuis l’analyse effectuée par J. Mc. H. Sinclair et R. M. Coulthard dans leur œuvre Towards an Analysis of Discourse. Les propositions varient quant au nombre de rangs envisagés et quant à l’étiquetage des unités. Dans notre travail de recherche, nous emprunterons la proposition de C. Kerbrat-Orecchioni pour interpréter le modèle hiérarchique des unités de l’interaction.

C. Kerbrat-Orecchioni a signalé, au sujet de l’organisation structurale des interactions, que l’interaction se présente comme une succession de tours de parole. L’interaction est une organisation qui obéit à des règles d’enchaînement syntaxique, sémantique et pragmatique, les différentes interventions des participants constituent une chaîne directionnelle, c’est-à-dire que toute intervention se localise sur la chaîne d’échanges par un certain nombre de contraintes et un système d’attentes :

Par exemple :

L1 : bonjour.

L2 : bonjour.

Par exemple :

L1 : quelle heure est-il ? 

L2 : il est neuf heures dix.

Après J. Mc. H. Sinclair et R. M. Coulthard qui ont, les premiers, décrit en terme de rangs hiérarchisés l’organisation des discours dialogués, E. Roulet et son école de Genève ont ensuite proposé la version la plus cohérente du modèle hiérarchique et des relations instaurée entre les différents constituants de la conversation. C. Kerbrat-Orecchioni, elle, (1990 :211) a exprimé « l’idée que les conversations se présentent comme une architecture complexe et hiérarchisée, fabriquée à partir d’unités relevant de rangs différents, et qui sont emboîtées les unes dans les autres selon certaines règles d’organisation. »

D’après C. Kerbrat-Orecchioni, le modèle de l’interaction peut être dit hiérarchique, dans la mesure où les différentes unités sont en relations d’inclusion et de subordination, et où ces unités sont dotées de fonctions (illocutoires et interactives), à la différence des tours de paroles, qui sont des unités de nature purement formelle. Sur ce point d’analyse structurale des interactions verbales, C. Kerbrat-Orecchioni propose de :

Après E. Roulet, C. Kerbrat-Orecchioni nous a apporté une contribution importante dans l’analyse de la structure hiérarchique de l’interaction, tout en proposant un certain nombre de critères pour répondre à la question du bornage de l’unité supérieure. Pour l’organisation des interactions, les cinq rangs se divisent en unités supérieures qui sont respectivement, l’interaction, la séquence et l’échange, et en unités inférieures qui sont l’intervention et l’acte de langage.

  1. Interaction

Nous pouvons rencontrer, en ce qui concerne cette unité de rang supérieur, plusieurs définitions fondées sur des critères différents selon plusieurs auteurs.

Pour C. Kerbrat-Orecchioni, l’interaction est l’unité ultime de l’analyse, elle est constituée d’unités de rang inférieur, mais non constituante. Selon elle, l’interaction a deux sens : 1/ comme processus, elle signifie tout le processus de la rencontre et de la séparation des interlocuteurs, mais la présence communicative implique une détermination réciproque et continue des comportements langagiers qui exercent les uns sur les autres. 2/ comme unité, elle est définie par certains critères. C. Kerbrat-Orecchioni souligne, d’une part, le fonctionnement interactionnel qui interprète des relations diverses et, d’autre part, la forme.

Une interaction est la rencontre et la séparation de deux interlocuteurs. Une nouvelle interaction aura lieu s’il y a le changement du nombre et de la nature des participants engagés dans la communication. Mais ce critère est trop restrictif. Si l’un d’entre eux quitte le groupe conversationnel ou bien si un nouveau participant s’y joint, cela n’engage pas forcément une nouvelle interaction. Pour les interactions didactiques, nous admettons généralement que la présence de l’enseignant et d’un groupe d’apprenants en classe amorce l’interaction et que la sonnerie ou la fin du programme d’enseignement de l’enseignant termine temporairement l’interaction en classe.

Ce critère est aussi trop restrictif : une même interaction peut également se poursuivre dans des espaces différents en un temps discontinu. Par exemple, dans une interaction didactique, après la visite d’un musée, il arrive qu’on revienne dans la classe le lendemain et que se poursuive l’interaction didactique, ou bien, après une discussion sur le style de beaux-arts, on va tout de suite à un musée de beaux-arts pour continuer l’interaction.

Pour une seule et même interaction, il est nécessaire d’avoir un groupe de participants modifiables, mais sans rupture. « Les conversations "à bâtons rompus" se caractérisent par le fait qu’elles prêtent à glissement, dérives, voire ruptures thématiques. » (C. Kerbrat-Orecchioni1990 :216). L’unicité du thème n’est une condition, ni suffisante, ni nécessaire de l’existence d’une seule et même unité interactionnelle. Nous constatons, dans notre observation de classe de FLE, que l’interaction entre l’enseignant et les apprenants peut glisser d’un thème à l’autre : de la fête de Noël à la neige, du vocabulaire à la civilisation française.

C’est l’existence de séquences démarcatives, marqueurs de l’ouverture et de la clôture, qui encadrent l’interaction. Structurellement, ce critère fonctionne de façon inégale en fonction des types d’interactions. Parfois l’échange communicatif démarre sans salutation ou se termine sans forme de politesse. En ce qui concerne l’interaction didactique, la séquence démarcative peut généralement être remarquée par l’introduction de l’enseignant et la séquence de clôture n’est pas absolument nécessaire à cause du temps. Par exemple, dans notre corpus ECh (séance un), il n’y a pas de séquence d’ouverture. Dans le corpus ECy la séquence de clôture ne se manifeste pas faute de temps.

En réalité, toute activité interactionnelle fait partie intégrante d’un ensemble plus vaste, qui est lui-même inclus dans un ensemble encore plus vaste, et qui, finalement s’inscrit dans l’ensemble des activités communicatives de l’humain. Ainsi, une interaction n’est-elle pas une donnée naturelle, mais seulement une unité dont on décide qu’elle va constituer l’objet ultime de l’analyse dans la recherche.

Toute interaction se décompose en séquences qui s’envisagent de haut en bas comme second rang. C’est ce que nous allons évoquer maintenant.

  1. Séquence

La séquence est une unité intermédiaire entre l’interaction et l’échange, et C. Kerbrat-Orecchioni (1990 :218) l’a définie « comme un bloc d’échanges reliés par une forte cohérence sémantique et /ou pragmatique. »

Comme C. Kerbrat-Orecchioni (1990 :218) l’a soulign, « Selon la nature du contenu de la séquence envisagée, c’est tantôt l’aspect sémantique, tantôt l’aspect pragmatique qui guidera de façon prédominante l’opération de découpage. » En réalité, il est difficile de segmenter les séquences dans une interaction didactique, parce qu’elles peuvent être incluses les unes dans les autres. Il peut y avoir des séquences latérales par rapport au fil directeur de l’interaction didactique.

Les séquences les plus ritualisées sont celles d’ouverture et celles de clôture d’une conversation. Le corps de l’interaction peut comprendre un nombre indéterminé de séquences. L’organisation interne de ces séquences varie en fonction de nombreux facteur : le type d’interaction et de situation interactive, le but, la durée, les circonstances de la rencontre, la fréquence des rencontres entre les participants, la nature de la relation interpersonnelle, etc. La séquence varie aussi d’une culture à l’autre, mais dans toutes les sociétés, on note l’existence de rituels particuliers pour l’ouverture et la clôture des interactions. L’ensemble des échanges d’ouverture possède en effet une forte unité thématique (les thèmes sont imposés : le temps qu’il fait, ce qu’on fait comme programme d’enseignement, etc.) et pragmatique (le but des participants est d’apprendre quelques expressions françaises).

  1. Echange

On parle généralement d’échange pour les interactions, il nous faut savoir comme condition nécessaire que les participants peuvent être énonciateurs et coénonciateurs, leurs énonciations se terminent l’une l’autre. L’échange que nous mentionnons ici est utilisé pour désigner un des niveaux d’analyse de l’interaction. Il est l’unité dialogale minimale. Selon C. Kerbrat-Orecchioni (1990 :224), « l’échange correspond en principe à  la plus petite unité dialogale. Ce rang est donc fondamental : c’est avec cet échange que commence l’échange, c’est-à-dire le dialogue au sens strict ». Il est constitué de l’intervention.

Par exemple :

(1) L1 : bonjour.

(2) L2 : bonjour.

Nous voyons que (1) et (2) constituent un échange de salutation. Pourtant C. Kerbrat-Orecchioni a développé la structure interne de l’échange dans l’interaction verbale en indiquant les formes différentes d’échange dans la conversation.

  1. échange comportant une seule intervention.

Il arrive parfois, dans la communication réelle, qu’un échange comporte une seule intervention verbale : la deuxième intervention est soit réalisée par une réaction non verbale, soit elle est simplement absente

Par exemple, à l’école, il arrive parfois qu’un apprenant arrive en retard en classe. L1, étudiant, entre dans la classe et reste debout à côté de la porte devant toute la classe en attendant la permission de L2, enseignant, pour prendre place. Dans ce cas, nous entendons souvent en Chine l’échange comprenant une seule intervention verbale et une réaction non verbale (le remerciement y est rarement exprimé) :

L1 : (entrée de L1)

L2→ L1 : prends vite ta place

L1 : (réaction non verbale de L1, l’étudiant se dirige vers sa place)

  1. échanges formés de deux interventions

C’est un échange en  paire adjacente , la première intervention sera dite  initiative  et la seconde  réactive . L’exemple le plus souvent mentionné est la forme  question-réponse.

Par exemple, dans une classe de langue, l’interaction entre l’enseignant L1 et l’apprenant L2 :

L1 : Pourquoi Li Ming n’est pas là ?

L2 : Il est malade.

  1. échanges constitués de trois interventions

La structure la plus normale de l’échange devient un problème à discuter dans l’analyse interactionnelle. Est-elle binaire ou ternaire ? La norme varie selon le type d’échanges et de situations.

Par exemple, en classe de FLE, après la question de l’enseignant, la réponse de l’apprenant est effectivement presque toujours suivie d’une évaluation. Nous pouvons observer que la structure de l’échange y est ternaire.

L1 : enseignant, L2 : apprenant. 14

(1) L1 : et quels sont les pays voisins de la France

(2) L2 : oh / les pays voisins de la France / du nord au sud ce sont la Grande Bretagne la Belgique ah / l’Allemagne euh l’Ita / euh l’Italie ah / la Suisse l’Italie et l’Espagne et Monaco

(3) L1 : bon d’accord

  1. échanges étendus

C’est l’échange comportant plus de trois constituants. L’échange ne se termine alors pas avec une intervention réactive, ni même évaluative. L’échange étendu de plus de trois constituants, est-il encore un échange ou déjà une séquence ? C. Kerbrat-Orecchioni a signalé qu’une séquence est un bloc d’échanges homogènes, mais de nature différente, alors que les interventions sont toutes sous la dépendance d’une intervention initiative unique. On peut parler ici de «cycle» ou macro-échange. Il faut admettre, dans ce modèle, une sorte de rang intermédiaire entre l’échange et la séquence.

Cette conception est importante pour notre travail de recherche, parce que le but de l’interaction entre l’enseignant et les apprenants en classe de FLE vise à offrir beaucoup d’occasions aux apprenants de pratiquer la langue cible, et la tâche principale de l’enseignant est d’essayer d’assurer la continuité conversationnelle. La frontière entre un échange et une séquence devient alors très floue.

En ce qui concerne l’organisation séquentielle des échanges, ils peuvent se succéder de façon linéaire. Par exemple, en classe de FLE où l’enseignante sollicite les apprenants pour qu’ils donnent le vocabulaire concernant la fête de Noël

En (17), nous observons la deuxième partie de l’intervention de l’enseignante faisant le point sur une séquence précédente et rendant le tour de parole aux apprenants avec une sollicitation. En (18), un autre apprenant fait la réaction à l’intervention de l’enseignante en donnant la production la neige comme un terme concernant la fête de Noël. Le terme la neige, interprété avec le ton montant d’un acte de l’enseignante en (19), marque sous la forme d’une question, une hésitation de la part de l’enseignante. C’est toujours en (19), que nous avons observé l’évaluation oui de l’enseignante visant la production de l’apprenant. Le troisième acte de langage de l’intervention en (19), en forme de question a pour but d’assurer la continuité de l’interaction entre l’enseignant et les étudiants « pourquoi la neige ». Cet acte de langage qui porte sur l’argumentation de l’apprenant, a compliqué la structure de l’échange. Il en est de même pour l’intervention « bien sûr » en (21), et celle en (23) constituant un bilan de la part de l’enseignante. Cet échange illustre la relation entre la neige et la fête de Noël dans une évaluation positive « très bien ».

Cet exemple nous montre que dans les interactions didactiques, surtout en classe de langue étrangère, l’organisation séquentielle des échanges est très diverse et compliquée.

  1. Intervention

Dans l’analyse conversationnelle, l’intervention désigne la plus grande unité monologale, chaque contribution d’un locuteur à un échange. Avec le rang de l’intervention, nous passons des unités dialogales aux unités monologales, émises en principe par un seul locuteur. Comme elle est à la jointure du monologal et du dialogal, beaucoup de linguistes accordent une grande attention à cette unité. C’est pour cette raison que nous pouvons rencontrer une dénomination différente au sujet de l’intervention : mouvement en français et move en anglais. L’intervention ne doit pas être confondue avec le tour de parole. L’intervention est une unité fonctionnelle qui se définit par rapport à l’échange comme la contribution d’un locuteur à un échange particulier. « Chaque fois qu’il y a changement de locuteur, il y a changement d’intervention. » (C. Kerbrat-Orecchioni1990 :225). Par contre, dans un tour de parole, il y a souvent deux interventions, sauf en cas de « co-énonciation ».

Par exemple :

L1 : Bonjour Madame. Où est la poste ?

L2 : Désolée, je ne peux pas vous dire

L1 : Merci.

Nous avons un échange à trois interventions qui constituent un échange unique. L’intervention peut se décomposer en unités plus élémentaires, en plusieurs actes de langage (intervention complexe : Bonjour Madame. Où est la poste ?) ou être constituée d’un seul acte de langage (intervention simple : Merci).

Il est vraiment difficile de faire le découpage des interventions quand L2 participe, à des degrés divers, à l’élaboration de l’intervention de L1, par un simple « hm », un morphème confirmatif, une reprise, un soufflage ou une évaluation, nous voyons que la valeur interactionnelle de la contribution de L2 peut être extrêmement variable. Cela nous pose la question de distinguer les interventions initiatives, qui imposent des contraintes au co-énonciateur (demande d’information, proposition…) des interventions réactives, qui sont des réactions, positives ou négatives aux interventions initiatives.

En ce qui concerne l’organisation interne de l’intervention, elle est constituée d’actes de langage. Il peut y avoir un ou plusieurs actes de langage : acte directeur et acte subordonné.

  1. Acte de langage

L’acte de langage, dénommé parfois acte de parole ou acte de discours, acte de communication, est une des notions essentielles de la pragmatique linguistique. C’est la plus petite unité réalisant par le langage une action (ordre, requête, assertion, promesse…) destinée à modifier la situation des interlocuteurs. « Etant l’unité minimale de la grammaire conversationnelle, l’acte de langage est aussi l’unité la plus familière aux linguistes,» (C. Kerbrat-Orecchioni1990 :230) car, depuis bien longtemps, on a accepté cette notion. 

Dans l’ouvrage Les actes de langage dans le discours (C. Kerbrat-Orecchioni2001), l’auteur indique que la naissance de la théorie des speech acts est due à J. L. Austin, fondateur de cette théorie, qui a publié en 1962 l’ouvrage How to do things with words , traduit en français  Quand dire, c’est faire . A la source de la théorie austinienne des actes de langage, nous avons la découverte du performatif qui nous pose le problème : qu’est-ce que l’énoncé performatif ? « Un énoncé performatif est un énoncé qui, sous réserve de certaines conditions de réussite, accomplit l’acte qui dénomme, c’est-à-dire fait ce qu’il dit faire du seul fait qu’il le dise. » (C. Kerbrat-Orecchioni2001: 9)

Après avoir énnoncé sa définition, J. L. Austin évoque les sérieux problèmes qui concernent l’existence de degrés dans la classe des performatifs : les performatifs purs, les quasi-performatifs, les énoncés intermédiaires et les performatifs implicites. La complexité de la question qui se pose au sujet du performatif pousse J. L. Austin à s’engager résolument dans la voie d’une théorie générale des actes de langage.

Comme J. L. Austin, J. R. Searle considère que tout énoncé linguistique fonctionne comme un acte particulier (ordre, question, promesse…), c’est-à-dire qu’il vise à produire un certain effet et à entraîner une certaine modification de la situation interlocutive. Il appelle force illocutoire la composante de l’énoncé qui lui donne sa valeur d’acte.

Tout acte de langage s’inscrit dans un cadre institutionnel qui définit un ensemble de droits et d’obligations pour ses participants. Il doit satisfaire un certain nombre de conditions d’emploi qui sont autant de conditions de réussite qui le rendent approprié au contexte. D’après J. R. Searle, ces conditions portent sur les circonstances et le statut des participants, leurs intentions, les effets que l’acte de langage est censé provoquer. Si on veut faire une promesse à quelqu’un, il faut être sincère, s’adresser à un co-énonciateur intéressé par la réalisation de cette promesse et non promettre d’accomplir quelque chose d’impossible.

Dans un acte de langage, on distingue deux composants : la valeur illocutoire et le contenu propositionnel. « Pierre vient-il ? » et « Pierre vient. » ont le même contenu propositionnel, mais pas la même valeur illocutoire, le premier est une question, le second est une assertion. La valeur illocutoire peut être marquée explicitement par un verbe comme promettre, affirmer, etc. En produisant un acte de langage, on accomplit en fait trois actes simultanément : un acte locutoire, un acte illocutoire et un acte perlocutoire.

Nous rencontrons, dans l’analyse de l’acte de langage, le problème des actes de langage indirects, « en d’autres termes, le locuteur s’exprime indirectement. Quand dire, c’est faire plusieurs choses à la fois (informer d’un fait, et susciter une conduite) ; et plus précisément dans ces exemples : Quand dire, c’est faire une chose sous les apparences d’une autre. » (C. Kerbrat-Orecchioni2001 :33)

Par exemple, un énoncé adressé à un buraliste « Avez-vous des Gitanes ? » est littéralement une question et indirectement une requête destinée à obtenir des cigarettes. Dans l’implicite pragmatique, le co-énonciateur met en relation l’énoncé avec son contexte en faisant appel en particulier à des lois du discours.

Notes
14.

Cet exemple est un extrait de notre corpus ECh (séance cinq)