5/2 Locutoire, illocutoire et perlocutoire

J. L. Austin introduit dans une conférence nommée « Quand dire, c’est faire », la distinction entre trois sortes d’actes :

Par exemple, quand l’enseignant dit « alors aujourd’hui nous sommes quel jour », il effectue un acte locutoire dans la mesure où il combine des sons et des mots, auxquels vient s’associer un certain contenu sémantique (identifiable au contenu propositionnel). Il effectue aussi un acte illocutoire de question dans la mesure où cette suite a pour but avoué d’obtenir du destinataire une certaine information. Il effectue enfin un acte perlocutoire si cette énonciation sert des fins plus lointaines et cachées, comme embarrasser l’interlocuteur, ou lui manifester de l’intérêt. Selon J. R. Searle, si l’on considère la notion d’acte illocutoire, il faut aussi considérer les conséquences, les effets que de tels actes ont sur les actions, les pensées ou les croyances des auditeurs. Mais, d’après C. Kerbrat-Orecchioni, nous pouvons aussi considérer que l’acte perlocutoire réside déjà dans l’énoncé sous la forme d’effets voulus ou prétendus.