5/4 Actes de langage et relation interpersonnelle

L’analyse de C. Kerbrat-Orecchioni nous apporte un éclairage nouveau sur la question des actes de langage, et inversement, en quoi l’étude de cet objet peut être utile à la réflexion sur le fonctionnement des conversations et autres formes d’interactions verbales.

• Premièrement, les conversations sont des discours dialogués qui obéissent à certaines règles d’organisation interne, dans lesquelles sont directement impliqués les actes de langage.
• Deuxièmement, au moment où les actes de langage construisent un discours cohérent, les participants à l’échange communicatif construisent entre eux un certain type de relation (de distance ou de proximité, de hiérarchie ou d’égalité, etc.), qui ne cesse d’évoluer au cours du déroulement de l’interaction. Les actes de langage jouent à ce niveau un rôle décisif. L’ordre ou promesse, l’excuse ou le compliment n’expriment pas le même type de relation interpersonnelle : les actes de langage constituent un réservoir de « relationèmes » aussi divers que puissants.

Au cours de la communication, les actes de langage sont le reflet de la relation horizontale : certains actes de langage sont associés à une relation de distance, d’autres impliquent une relation de familiarité.

Les actes de langage marquent aussi dans les interactions verbales, la relation hiérarchique, et ce rôle est évident dans certaines interactions. Par exemple, dans l’interaction entre l’enseignant et les apprenants en classe de langue étrangère, linguistiquement et socialement, celui-là est en position supérieure, et ceux-ci, en position inférieure.

Voici les cinq rangs que C. Kerbrat-Orecchioni nous propose dans l’analyse des interactions verbales :