VI. 2. La structure des informations de nos trois enseignantes

Quand nous procédons à l’étude de l’action de l’enseignant en classe de FLE, nous ne devons pas négliger ses comportements langagiers, dans lesquels il maintient la relation didactique avec ses apprenants. Cette étude des comportements langagiers de l’enseignant nous permet de comprendre de quelle manière il organise ses activités didactiques, il gère la classe au cours du déroulement des activités et à quelle fin il produit son discours dans le processus d’enseignement. Dans le processus didactique, les objets de savoir relatifs forment un milieu particulier où l’enseignant et ses apprenants travaillent en coopération. Il nous faut reconnaître qu’en classe, l’interaction entre l’enseignant et ses apprenants est délimitée en temps et en contenu d’information. Cela démontre d’une certaine manière la compétence d’organisation de l’enseignant. En classe, une partie capitale du travail de l’enseignant consiste à agencer le milieu et l’enseignant tente de réaliser cet agencement dans la gestion des interactions verbales. Pour accomplir une activité didactique en temps limité, le travail de l’enseignant demande aux apprenants une coopération dans la transmission-acquisition des connaissances que le professeur détient et non les étudiants.

D’après G. Sensevy et S. Quilio, la relation didactique est une relation ternaire, entre l’enseignant et ses apprenants à propos du savoir. Cette relation s’intègre dans le contrat didactique qui s’exprime de la manière suivante en ce qui concerne l’organisation des activités didactiques pour faciliter la transmission des informations aux apprenants et l’acquisition des connaissances des apprenants : « dans le processus didactique, le savoir est un savoir-faire. Enseigner, c’est parcourir avec les élèves une séquence, … Cette disposition du savoir sur l’axe du temps, c’est le temps didactique, aussi appelé chronogenèse. » Ils signalent en même temps qu’ « A chaque instant de la chronogenèse, le professeur et les élèves occupent un lieu précis, un topos, c’est-à-dire accomplissent un ensemble de tâches, dont certaines sont spécifiquement liées à la position de professeur, et d’autres à la position d’élève. » (G. Sensevy, S. Quilio2002 :47). En ce qui concerne la chronogenèse, l’enseignant doit contrôler le temps pour donner des connaissances aux apprenants ou les officialiser malgré son intention de donner aux apprenants beaucoup d’occasions de pratiquer le français. Pour la topogenèse, la compétence d’organisation de l’enseignant est évidemment importante. Il peut accomplir la tâche d’enseignement de manières différentes : par exemple diviser la classe en groupes pour un temps bref ou un objectif précis dans une activité didactique. Nous pouvons dire qu’à chaque instant de la chronogenèse correspond un état de la topogenèse.

L’enseignement d’une langue étrangère en classe se fait sous forme de  dialogue  entre l’enseignant, détenteur de savoir, et les apprenants. La structure interactionnelle et le thème de leur  dialogue  nous semblent intéressants pour étudier la stratégie de gestion de la classe de l’enseignant.