VI.5.3. Les informations et la déviation informative

Il est certain que la production sollicitée par l’enseignant ne comprend pas toujours la réponse attendue. Ce fait rend l’interaction didactique entre l’enseignant et les apprenants plus compliquée. L’intervention de l’enseignant est nécessaire et indispensable pour la transmission des informations de savoir. Dans ce cas, l’information de savoir est donnée dans la déviation d’un apprenant au cours d’une interaction compliquée.

Exemple issu du corpus EFp :

Cette séquence d’interaction didactique a pour but de solliciter les apprenants en lançant le vocabulaire concernant la fête de Noël. Par rapport aux séquences précédentes (père Noël et la neige), cette séquence d’interaction est plus compliquée, parce que la production des apprenants n’est pas celle que l’enseignante attend dans l’interaction didactique. En 24. A5, « la musique » est un mot trop général pour évoquer la fête de Noël en France, donc en 25. E, l’enseignante reformule le mot « la musique » avec un ton interrogatif tout en posant à Ella la question « pourquoi la musique  Ella ». Nous voyons la réponse d’un autre apprenant en 26. A6  « la soirée » qui n’est pas non plus un mot typique pour la fête de Noël. En 27. E  nous avons l’intervention de l’enseignante comprenant 3 actes de parole : le premier « alors », ne joue pas seulement le rôle d’un marqueur mais il possède aussi une signification particulière, une sorte de regret exprimant le fait que les productions ne sont pas exactes ; le deuxième « oui c’est bien la musique↓ » reprend la production de l’apprenant A5 en 24 pour éviter une déviation en 26. De plus, cette intervention de l’enseignante manifeste une acceptation insuffisante qui est marquée par le troisième acte de parole « il y a  »encore d’autres choses.

En 28. A7, nous remarquons encore une fois une déviation de l’information de l’apprenant. Pour garder la direction de l’information de savoir, l’enseignante relance encore une fois une intervention de 3 actes de parole, en 29. Le premier est une acceptation, tout de suite suivie, dans le deuxième acte, par le marqueur argumentatif « mais » qui veut dire que ce n’est pas le moment de parler des cadeaux. Il faut continuer sur la musique. Le troisième acte marque la trace de l’information de savoir dans la sollicitation. Comme la production des apprenants n’est pas tout à fait correcte en 30, l’enseignante donne l’information de savoir en utilisant la reformulation en 31.

Nous voyons que l’information de savoir de l’enseignante est donnée dans une interaction didactique assez longue et complexe.