VI.7.2. Au niveau de l’objectif des informations

Pour la classe (1), l’objectif des informations données par l’enseignante est toujours la forme linguistiquement correcte. L’enseignante accorde une attention particulière à la performance grammaticale bien que la production de l’apprenant soit acceptable en terme de communication quotidienne. Dans la classe traditionnelle avec le manuel, la connaissance linguistique est davantage considérée. Toutes les productions des apprenants doivent correspondre linguistiquement à ce que l’enseignante attend, elle impose aux apprenants de réemployer strictement la forme linguistique indiquée dans le manuel.

L’intervention de l’enseignante en 35 nous montre que les activités didactiques de cette classe ont pour seul objectif pédagogique la connaissance linguistique. La première partie de cette intervention en 35 porte la valeur communicative de la production de l’apprenante Aso. Comme la production d’Aso n’est pas celle que l’enseignante attendait, cette dernière lui impose de refaire la phrase en utilisant l’expression « en moins de ».

Pour la classe (2), le professeur français donne aux apprenants des informations afin de renforcer, premièrement, leur compétence communicative, et, ensuite, leur compétence linguistique. C’est pour cette raison que nous ne voyons aucune intervention de l’enseignante qui vise la correction grammaticale de la production des apprenants, à condition que cette production soit acceptable pour la communication. Cela ne veut pas dire que l’enseignante native ne donne pas, aux apprenants, de connaissance linguistique, elle la donne d’une manière communicative et simple. Par exemple, pour le pronom « personne », selon le livre grammatical ou d’après l’enseignement traditionnel en Chine, on peut expliquer aux apprenants l’emploi de ce pronom dans la forme linguistique « ne … personne » ou « personne … ne », c’est-à-dire « personne » s’emploie toujours avec l’adverbe « ne ». Dans sa classe, la lectrice française transmet la connaissance d’une manière communicative en métalinguistique. La réaction positive des apprenants démontre, au moment de la transposition, la réussite de cette manière de transmettre le savoir.

Dans la réponse des apprenants, l’enseignante a remarqué une faute grammaticale en 134 (il n’y a pas), elle la corrige en 135 en disant simplement « personne » avec un acte métalangagier « zéro » pour faciliter la compréhension des apprenants. Nous voyons tout de suite la bonne transposition des apprenants en 140 et en 142.

Pour la classe (3), nous observons que l’objectif des informations données par l’enseignante correspond étroitement à l’objectif didactique du jour. Etant souffleur  derrière le rideau  et à la fois metteur en scène de la linguistique, l’enseignante ne joue pas le rôle principal dans la conversation, la mise en pratique du français par les apprenants est son seul objectif didactique.

Le discours de l’enseignante, dans la séquence d’ouverture, illustre l’objectif de la classe conversationnelle : «  vous allez / vous exprimez votre opinion / votre point de vue / » sur le thème «est-ce que l’on doit lutter comme le mexicain / ».