VIII. L’enseignant et la fonction d’évaluateur en classe de français en Chine

Introduction

Dans le but de rendre la transmission des savoirs et savoir-faire la plus efficace possible, l’enseignant de langue étrangère a recours à différentes stratégies pour assurer l’apprentissage des apprenants. Nous nous intéressons dans cette partie à la stratégie d’évaluation qui constitue un phénomène important pour le professeur dans l’enseignement et pour les étudiants dans l’apprentissage.

Le concept d’évaluation « formative », en opposition à celui d’évaluation « sommative », a été d’abord proposé en 1967 par M. Scriven 27 dans le domaine de l’évaluation des programmes et des moyens d’enseignement. L’évaluation formative est très souvent associée aux activités didactiques et elle joue un rôle central dans un processus d’apprentissage. En tant que stratégie didactique, elle est devenue l’un des thèmes les plus travaillés par les linguistes et les didacticiens depuis ces dernières années.

De manière générale, ce sont les institutions universitaires qui vont organiser l’évaluation sommative. Par exemple, pour l’enseignement / apprentissage du FLE dans le cadre universitaire en Chine, c’est le Conseil d’enseignement du FLE, dépendant directement du Ministère de l’Education, qui élabore « Le programme d’enseignement de FLE », lequel établit les critères d’évaluation sommative pour chaque semestre universitaire. Par contre pour l’évaluation formative, activité individuelle, ce sont les enseignants, qui décident de leurs pratiques d’évaluation.

Pour l’apprenant, l’évaluation « sommative » joue un rôle effectif de renforcement de la motivation et la nature des épreuves lui indique ce qu’il doit apprendre. Pour l’enseignant, c’est le moyen de savoir si sa démarche pédagogique a été fructueuse ou non. Chacun des partenaires de l’école en tire ses propres conclusions : les parents, sur l’aide à apporter et sur l’avenir à prévoir pour leurs enfants; les autorités universitaires, sur les décisions à prendre concernant les programmes, les méthodes, les filières, les examens... ; les milieux extérieurs (milieux économique, politique, culturel …) à l’école, sur l’apport des institutions éducatives au bon fonctionnement de la société, dans les domaines culturels et économiques notamment. Une bonne gestion du système universitaire implique qu’on ait, à chacun de ces niveaux de décision, des informations en retour sur la nature des résultats obtenus.

Notes
27.

L. Allal, D. Bain, P.Perrenoud, Evaluation formative et didactique du français : les raisons d’une convergence , In Evaluation formative et didactique du français , page 13,1993, Delachaux et Niestlé.