VIII.4.2.5. L’analyse du comportement interactionnel de l’enseignant au cours de l’examen oral

Nous avons déjà noté dans cette partie que l’analyse de l’examen oral de français langue étrangère fait partie des activités didactiques. Nous nous permettons d’utiliser un critère personnel pour analyser, dans cette portion : l’opposition« acceptable » et « souhaitable » les réponses des étudiants. Le premier désigne une réponse acceptable dans la communication réelle. Et le second désigne une réponse attendue et souhaitable par l’enseignant.

Le contrat didactique définit non seulement les droits et les devoirs des apprenants et de l’enseignant, mais aussi leur statut personnel dans l’institution, comme le contrat juridique détermine dans la vie réelle les places du juge et de l’inculpé. Cette place sociale permet au juge d’avoir le droit de gérer une séance juridique : distribuer la parole à celui qu’il estime être un témoin nécessaire, au moment de besoin. C’est peut-être la même chose pour l’enseignant si l’on considère la salle de classe comme  tribunal  d’illusion sur le plan de l’interaction didactique. La gestion des tours de parole est non seulement nécessaire mais indispensable pour le juge comme pour l’enseignant.

Selon D. Boissat (1991 : 276), en classe la question de l’enseignant de langue étrangère se présente quelquefois masquée : en tant que leurre, elle attire des réponses qui ne sont pas toujours appropriées, en tant qu’énigme, elle conduit au silence. Pourtant lors de l’examen oral, l’enseignant formule ses questions pour mettre les apprenants dans des situations d’interaction qui permettent d’examiner ce qu’ils ont appris en classe du point de vue de la connaissance linguistique comme de la compétence communicative. Nous observons après avoir analysé le corpus dans lequel l’enseignant a géré l’examen oral de manière suivante :