2.3. Processus moteurs intervenant pendant l'écriture

Avec l'introduction des TIC dans les cours de langue, les apprenants sont confrontés de plus en plus à l'utilisation du clavier pour accomplir les exercices lexicaux directement à l'écran de l'ordinateur. Par conséquent, ils se servent moins des instruments traditionnels comme le crayon ou le stylo. Cette évolution est-elle favorable à un traitement cognitif efficace ? L'écriture des unités lexicales nécessite des activités motrices fines et diverses qui se traduisent par un programme d'écriture. Il se produit alors une activation neuronale de motogènes qui sont chargés de l'attribution des graphèmes aux signes correspondants (Engelkamp, 1985 : 280).

Cambier et Verstichel (1998 : 240) notent une succession de programmes pendant une activité d'écriture manuelle : après la sélection d’une unité de stockage allographiques, celle-ci est maintenue dans un "buffer allographique". Des programmes moteurs contrôlent ensuite l’écriture de l’unité lexicale en se référant à une image mentale : les schèmes moteurs spécifient l’ordre, la direction et la taille des lettres. De plus, ils programment la partie du corps à écrire (les doigts, les pieds ou la bouche) ainsi que la vitesse et la direction du geste d’écriture. Pour la frappe sur clavier (ce qui est notamment le cas dans l’utilisation des TIC) "l’activité motrice se réduit au geste de frappe lui-même" (Cambier et Verstichel, 1998 : 240).

L’écriture des unités lexicales avec un stylo fait donc intervenir une activité motrice relativement complexe et une implication plus importante du sujet que pendant la frappe sur un clavier. L'utilisation du clavier semble donc être moins intéressante pour l’enregistrement des informations lexicales dans la mémoire. Néanmoins, la nécessité de sélectionner des lettres individuellement sur le clavier sollicite une activité plus importante que la simple action de déplacer une unité lexicale à l'aide de la technique de "drag & drop".