4.2.1. L'entretien de conseil

Lorsque l'enseignant souhaite connaître les besoins spécifiques d'un apprenant, il doit procéder à une écoute attentive. L'entretien de conseil est une possibilité particulièrement adaptée à cette revendication puisqu'il assure que l'enseignant accorde du temps à un apprenant sans être obligé de laisser attendre le reste de la classe. Quelle attitude l'enseignant doit-il adopter lorsqu'il organise (avec l'apprenant) un travail dans un environnement multimédia ? Pour que l'apprenant fasse preuve d'un comportement autonome, il semble nécessaire que l'enseignant l'incite à une réflexion sur son travail. En effet, l'enseignant devient un "facilitateur d'apprentissage" (Reymond et Tardieu, 2001 : 66). Il doit encadrer les apprenants et les aider à construire et à réaliser eux-mêmes un projet d'apprentissage. Néanmoins, il ne s'agit pas d'organiser l'ensemble des activités à la place de l'apprenant (on retomberait alors de nouveau dans la relation pédagogique classique). Afin de développer une réflexion et une prise de responsabilité chez l'apprenant, on peut conseiller l'attitude suivante (Reymond et Tardieu, 2001 : 66-67) : valoriser l'apprenant en l'acceptant en tant que personne et l'autoriser à influencer son processus d'apprentissage. En outre, il est important de créer une relation de confiance pendant les entretiens de tutorat et de soigner la qualité d'écoute. Pour y parvenir, Kliebisch (1995 : 46) postule, en se basant sur les travaux de Carl R. Roger (1979 : 51), que le conseiller doit montrer trois qualités principales pendant les entretiens de conseil : une chaleur émotionnelle qui provient d'une acceptation "chaleureuse" de l'autre individu, la capacité d'empathie qui permet de voir le monde de l'autre avec les yeux de l'autre, et une congruence qui se reflète dans l'authenticité et la transparence avec laquelle le conseiller montre ses sentiments réels.

Comment pourrait-on réaliser cette conception théorique sur le plan pratique ? Kliebisch (1995) propose des idées techniques par rapport au déroulement d'un tel entretien. L'entretien commence par une phase introductive assurant un rapport de confiance entre le conseiller et l'apprenant. Cette phase assure également une acceptation mutuelle de leurs rôles respectifs. Il suit une phase d'écoute passive et active. Ceci est l'occasion pour l'apprenant d'exposer son problème. Le conseiller en profite pour évaluer le problème et pour essayer de comprendre la situation. Ensuite, il amène l'apprenant vers une réflexion sur son problème et il peut apporter des conseils. Une phase finale termine l'entretien par une "méta-communication" sur le déroulement de l'entretien. Enfin, Kliebisch suggère de rajouter une phase supplémentaire(en absence de l'apprenant) permettant au conseiller de prendre du recul par rapport au déroulement de l'entretien et d'en tirer des conclusions méthodologiques.

Enfin, Stickler (2001 : 61-65) suggère la préparation de documents "aides mémoires". Ainsi, il peut être utile de préparer une liste de questions permettant de déterminer les besoins exacts d'un apprenant et d'avoir à portée de main divers documents d'information. Ces documents doivent faciliter l'orientation de l'apprenant dans un centre de ressources, la construction du projet de travail ou encore le choix des stratégies d'apprentissage.