3.3.3. Bilan

Nous avons vu que les exercices proposés par les cédéroms permettent une intégration des informations sémantiques dans l'interlangue de l'apprenant par trois modes d'organisation différentes : une association de paires, une création de champs lexicaux et une organisation hiérarchique par la catégorisation.

Pour l'ensemble des trois types d'exercices, l'apprenant est incité à une recherche de traits sémantiques communs. Il est guidé de différentes manières et sa liberté de décision sur les unités lexicales à organiser et le choix des critères de classement varie en fonction des exercices proposés. Néanmoins, dès que nous avons affaire à un exercice avec correction automatique (ce qui est le cas pour les exercices d'association de paires et de création de champs lexicaux), l'apprenant ne peut plus choisir les unités lexicales qu'il souhaite organiser, ni leur manière d'organisation et de distinction. L'exercice de catégorisation présente, parmi les trois exercices étudiés, les meilleures conditions de mémorisation puisqu'il permet d'intervenir, par la sélection personnelle des catégories, sur le classement des unités lexicales. L'apprenant peut ainsi orienter son travail lexical en fonction de l'utilisation ultérieure des unités lexicales. Il manque cependant une fonction permettant de rajouter des unités lexicales dans la base de vocabulaire.

Par ailleurs, on peut regretter le manque d'exercices de rangement des unités lexicales par suite logique. En effet, il s'agit ici d'une forme d'organisation efficace sur le plan cognitif (Roher 1990), qui est en plus compatible avec une vérification automatique. Il suppose par contre une insertion contextuelle de l'exercice pour que le fil conducteur du contexte puisse servir de critère d'organisation.

Enfin, le travail contextuel et l'attribution d'une liberté de choix pour le classement des unités lexicales s'avèrent donc importants pour la mémorisation des unités lexicales. Actuellement, les concepteurs sont contraints de s'adapter aux possibilités limitées de la correction automatique, mais peut-être faudrait-il aussi revoir le rôle de la machine. Si elle était davantage considérée comme un outil au service de l'apprentissage et pas comme un correcteur constant qui doit remplacer l'enseignant humain, il serait possible de donner plus de liberté de choix à l'apprenant.