5.3. Correction automatique des exercices

Dans l'enseignement classique du vocabulaire (à l'aide du support papier), les exercices sont corrigés soit, en classe par chaque apprenant, soit individuellement par l'enseignant de langues. Ces deux formes de correction sont coûteux en temps et il convient de se demander, en vue d'une vérification de notre troisième hypothèse, si les TIC fournissent un apport spécifique pour la progression lexicale en rendant possible la correction automatique et si les apprenants l'exploitent entièrement. Afin de connaître le comportement des apprenants, nous avons organisé une enquête (annexe 2) auprès de 12 étudiants qui vise d'une part, à connaître la représentation générale des étudiants par rapport à l'utilité de la correction automatique et d'autre part, à examiner deux points précis par rapport à la fréquence de consultation de la correction automatique et le travail lexical engagé par les apprenants à partir de celle-ci. En ce qui concerne l'utilité de la correction automatique, nous avons demandé aux étudiants de répondre à la question "En quoi les corrections automatiques vous permettent de progresser dans l'apprentissage des mots ?". Les réponses des étudiants (identifiées par un numéro entre parenthèses) sont les suivantes :

Figure 70 : l'utilité des corrections automatiques
Figure 70 : l'utilité des corrections automatiques

Le tableau montre que les corrections automatiques représentent surtout pour les étudiants un intérêt par rapport à la gestion du processus d'apprentissage, pour améliorer leurs connaissances grammaticales, et pour apprendre la forme graphique et le genre. Les corrections automatiques semblent cependant avoir moins d'utilité pour décoder les unités lexicales ou pour travailler leurs compétences métacognitives. La première partie de notre troisième hypothèse (quant à l'utilité des corrections automatiques) se trouve donc confirmée.

Pourquoi les étudiants ne s'en servent-ils que peu pour décoder les unités lexicales inconnues ? Afin de pouvoir répondre à cette question, nous avons organisé une deuxième enquête comportant deux questions : "Demandez-vous aux cédéroms d'afficher la solution si vous n'avez pas trouvé toutes les réponses ?" et "Essayez-vous de comprendre les mots inconnus dans l'exercice en utilisant les informations obtenues par la solution ?". Le tableau suivant montre les résultats en pourcentage par rapport au total de 12 réponses :

Figure 71 : travail avec la solution
Question systématiquement parfois jamais
Demandez-vous aux cédéroms d'afficher la solution si vous n'avez pas trouvé toutes les réponses ? 67 % 33% -
Essayez-vous de comprendre les mots inconnus dans l'exercice en utilisant les informations obtenues par la solution ? 50% 50% -

Nous voyons que 67 % des étudiants demandent systématiquement l'affichage de la solution de l'exercice lorsqu'ils n'ont pas trouvé une réponse, et 33 % la demandent seulement occasionnellement. La deuxième partie de notre troisième hypothèse se trouve donc également confirmée puisque les étudiants n'exploitent pas entièrement les possibilités offertes par le cédérom et puisqu'ils s'en servent encore moins pour un travail lexical à partir de la solution. Ainsi, seulement 50 % des étudiants essaient de décoder systématiquement les unités lexicales inconnues en utilisant la solution donnée par le cédérom. Les autres (50%) avouent ne s'en servir qu'occasionnellement. Face à ce problème, une formation spécifique dispensée par l'enseignant de langues par rapport aux stratégies d'apprentissage et visant une responsabilisation de l'apprenant pourrait contribuer à une amélioration.