4.1.3. Une comparaison des différentes tâches écrites

Pour savoir utiliser librement une unité lexicale, le sujet doit apprendre le fonctionnement syntaxique des mots et il doit apprendre à les utiliser correctement dans un contexte donné. A cette fin, il convient de percevoir et de déduire les informations nécessaires ou encore de construire des hypothèses langagières qui doivent être vérifiées ensuite. Comment l'apprenant y parvient-il ? Tout d'abord, il est possible d'effectuer un travail sur un modèle et de prendre des notes pour ne pas oublier les informations perçues. En outre, l'apprenant garde une trace écrite permettant par la suite un travail cognitif plus approfondi. Dans un second temps, il va composer une rédaction libre qui nécessite la recherche d'une unité lexicale présente dans la mémoire active.

En proposant des tâches écrites, le pédagogue poursuit l'objectif de guider le travail d'encodage des unités lexicales. Or, les résultats obtenus ne sont pas les mêmes et il convient de les comparer par rapport à différents critères : la possibilité de travailler sur un modèle, l'utilité du modèle pour l'apprentissage des informations lexicales nécessaires, la prise de notes et la possibilité d'une rédaction libre des unités lexicales pour construire des hypothèses langagières. Nous proposons ci-dessous un tableau comprenant une synthèse des stratégies que les apprenants sont censés utiliser, les problèmes qu'ils pourraient rencontrer et les aides proposées dans le site "LernNetz Deutsch" :

Figure 41 : différentes stratégies pour l'apprentissage de l'encodage des mots
Figure 41 : différentes stratégies pour l'apprentissage de l'encodage des mots

Nous observons que le travail sur un modèle est possible surtout pour les tâches "création d'une liste de vocabulaire", "rédaction d'après un modèle", "répondre aux questions de compréhension et le compte rendu". Néanmoins, les pages authentiques sur un site Internet ne permettent pas de percevoir et de déduire l'ensemble des informations lexicales nécessaires pour un réemploi libre et correct. Une réutilisation des unités lexicales rencontrées dans les modèles peut alors aider à tester les informations lexicales perçues. Celle-ci est possible pour l'ensemble des tâches, à part pour la création du poème. Dans certains cas, la reprise des unités lexicales se fait plutôt d'une manière isolée, dans d'autres cas, nous pouvons nous attendre à ce que des phrases ou des expressions soient reprises.

Une rédaction contextuelle qui permet de construire et de tester des hypothèses langagières semble alors être primordiale. Or, notre tableau de synthèse montre que les conditions d'apprentissage de l'utilisation contextuelle et du fonctionnement syntaxique sont insuffisantes pour l'ensemble des unités lexicales rencontrées pendant les différentes tâches. En outre, on note un lien entre le degré de l'utilisation libre des unités lexicales et le type de tâche. Plus la rédaction est libre, plus le travail demandé est complexe (nécessitant des stratégies cognitives élaborées) et plus l'apprenant doit créer des hypothèses concernant la forme graphique et le fonctionnement syntaxique des unités lexicales. Du point de vue de l'apprentissage lexical, il convient alors de préconiser les reprises des unités lexicales dans le cadre d'une rédaction libre puisque c'est uniquement dans ce cas que l'apprenant peut établir des hypothèses par rapport à l'emploi des unités lexicales.

Par ailleurs, pour les rédactions plus complexes (tâches (6), (8), (9), l'apprenant est de plus amené à utiliser des stratégies d'organisation et de synthèse des informations et il doit consacrer une partie de sa mémoire de travail à des stratégies qui ne visent pas directement l'apprentissage lexical. En ce qui concerne la vérification des hypothèses langagières qui est essentielle pour une confirmation ou une modification des hypothèses, le travail de l'enseignant reste très important et irremplaçable. Ainsi, l'apprenant peut prendre des mesures correctives pour ajuster son système d'interlangue.