I. Chapitre premier : Le roman de la perte : Terrasse à Rome

« L’analyste n’entend pas seulement ce qui se trouve dans les mots. Il entend aussi ce que les mots ne disent pas. Il écoute avec la « troisième oreille », entendant ce que dit le patient et ses propres voix intérieures, ce qui surgit de ses profondeurs inconscientes. Mahler fit un jour cette réflexion : « En musique, le plus important ne se trouve pas dans la partition. » Il en va de même pour la psychanalyse, ce qui est dit n’est pas le plus important. Il nous semble bien plus important de détecter ce que cache le discours et ce que révèle le silence. ».
Theodor Reik, Au début est le silence.

« Le roman consistait à ses yeux dans une corbeille de jonc où toute chose abandonnée ou plutôt muette allait être recueillie. Un endroit dans le monde où tout pouvait être nommé. Il n’est pas d’autre miroir de l’intérieur d’une tête humaine qu’un roman. A cet égard la poésie, la philosophie, le théâtre, la musique, la peinture sont piètres. ».
Pascal Quignard, Albucius.