Deuxième partie : La perte dans le corps

« Pour qu’une partie [du corps] prenne le statut d’objet de désir, elle doit avoir une forme prégnante, être délimitée par des bords érogènes et, enfin, se trouver au centre d’une double demande allant du sujet à l’Autre et de l’Autre au sujet. »
J.-D. Nasio, Le fantasme.

« Le nombril est une cicatrice. C’est du passé. C’est exactement le passé à la limite du jadis. C’est sur le corps la trace qu’il y a deux mondes. C’est la preuve de l’origine vivipare. On commence la vie atmosphérique par une expulsion sexuelle, un nœud qui ferme l’union, un coup de couteau qui disjoint l’ancien conduit, une trace qui reste sur le ventre.
Vestige de la fin du premier monde qui persiste même sur le ventre des morts.
C’est le premier bout de corps coupé sur les corps des humains.
A la fois le premier nœud suivit du premier fragment. »
Pascal Quignard, Sordidissimes.