Troisième partie : La perte du lecteur

« Chez l’artiste, il n’y a pas de création ex nihilo mais bien retrouvaille d’une forme appartenant au monde intérieur de chacun et virtuellement présente. C’est ce qui fait que le spectateur, l’auditeur, ou le lecteur, se trouvent, grâce à l’œuvre d’art, confrontés à des éléments surgis des profondeurs de la psyché et qu’ils sont amenés – aussi personnelle, originale et inattendue que soit l’œuvre – à reconnaître, processus analogue à l’insight et qui, comme lui libère une énergie jusque-là encapsulée, décharge qui est facteur de plaisir. »
Janine Chasseguet-Smirgel, Pour une psychanalyse de l’Art et de la créativité.

« Pourquoi la naissance de l’art se trouva-t-elle liée à une expédition souterraine ?
Pourquoi l’art fut-il et demeure-t-il une sombre aventure ?
L’art visuel (du moins l’art visible à l’aide d’une lampe à graisse tremblotante dans l’obscurité) présentait-il un lien avec les rêves, qui sont eux aussi des visiones nocturnae ? »
Pascal Quignard, La haine de la musique.