Université Lumière Lyon 2
École doctorale : Sciences cognitives
Institut de Psychologie
Équipe de recherche : Laboratoire d’InfoRmatique en Image et Systèmes d’information - UMR CNRS 5205 - Université Lyon 1
Traces d’interactions et processus cognitifs en activité conjointe : Le cas d’une co-rédaction médiée par un artefact numérique
Thèse de doctorat de Sciences cognitives
Mention Informatique
Dirigée par Alain MILLE et Christian BRASSAC
Présentée et soutenue publiquement le 6 décembre 2006
Devant un jury composé de :
Mireille BETRANCOURT, Professeur d’Université, université de Genève
Christian BRASSAC, Maître de conférences, HDR, université Nancy 2
Éric BRUILLARD, Professeur des universités, université Strasbourg 1
Pascal MARQUET, Professeur des universités, École Normale Supérieure de Cachan
Stéphanie METZ, Maître de conférences, université Lumière Lyon 2
Alain MILLE, Professeur des universités, université Lyon 1
Rémy VERSACE, Professeur des universités, université Lumière Lyon 2

Remerciements

Mes premiers remerciements vont à Alain Mille, mon directeur de thèse, pour son encadrement scientifique durant ces 5 dernières années. Tu as toujours montré de la disponibilité et de la curiosité scientifique pour mon travail. Tu as su être motivant en m’indiquant des pistes à creuser tout en me faisant suffisamment confiance pour que je puisse toujours mener ma recherche librement.

Je remercie autant Christian Brassac et Stéphanie Metz pour leur encadrement dans ce travail de recherche. Malgré leurs charges respectives, vous vous êtes montrés très disponibles et m’avez chacun apporté une expertise considérable dans vos domaines, avec un enthousiasme et une conviction communicatifs.

Je remercie également les autres membres du jury, les rapporteurs Mireille Bétrancourt, Éric Bruillard et Pascal Marquet, les examinateurs Christian Brassac, Stéphanie Metz et Alain Mille ; et le président du jury Rémy Versace. Vous m’avez fait honneur et plaisir en acceptant d’évaluer mon travail.

Je remercie les membres du laboratoire LIRIS dans lequel j’ai effectué ma recherche. Carole, Seb, Amélie, Rosanna, Denis, Fred, Serge, Christine, Nathalie, Stéphanie, et tous les autres. Merci pour ces discussions dans lesquelles vous m’avez beaucoup apporté tant du point de vue scientifique que personnel.

Aux collègues de Tecfa, de l’ERTé e-Praxis – INRP, d’ICAR et de Codisant, merci pour les discussions scientifiques et la curiosité apportée à mon travail qui m’a permis de l’améliorer. Merci Céline, John, Greg et Isabel pour le plaisir que j’ai eu à travailler avec vous cette dernière année et l’aide que vous m’avez fournie.

J’ai eu la chance de rencontrer des enseignants et des chercheurs passionnés. Je remercie en particulier O.Bersou, J.-L. Laurent (), D.Dubois, J.-M. Fouet (), R.Hotte, J.-P. Berthet, H.Godinet, M.Bétrancourt et D.Peraya pour m’avoir transmis le goût du métier de chercheur et d’ « artisan » de la connaissance.

À mes précieux amis Karine, Elsa, Seb, Dav et Laurence, Flo et Cristèle, Nico, Franck, François, Marie-Laure, Claire, … Merci pour tout et pour le reste.

À mes chers amis de sciences cognitives et confrères de pensée, Jane, Anne, Sandra, Christophe, Jean-Philippe, François, Coralie, Valérian, Hugo. Merci pour tous ces débats où l’on a passionnément partagé sur ce qui nous rassemble, les sciences cognitives et le rêve d’une société respectant la nature des humains, sociaux, culturels et cognitifs, dans leur singularité.

À ma famille, pour m’avoir transmises des valeurs d’ouverture aux autres, de curiosité et de générosité. Merci en particulier à mes grands-parents pour leur optimisme forcené, à mes parents pour leur appui toutes ces années et à ma sœur pour sa bienveillance à mon égard.

Enfin mes remerciements les plus chers vont à François-Régis mon compagnon de cœur et d’aventures, vis-à-vis duquel je suis redevable pour son amour, sa patience, sa générosité et surtout pour sa confiance sans faille ; et à notre fils chéri Valérian, si vivant et si surprenant qu’il me donne toujours plus envie de comprendre comment les humains se construisent et se transforment au cours du temps, ce qui est un des objectifs de cette thèse.

À François-Régis et à notre fils Valérian

Résumé

Lorsque l’on s’intéresse à l’activité humaine selon une approche interactionniste de la cognition, la question de l’appropriation des dispositifs techniques par les utilisateurs est centrale. Selon cette posture, la cognition humaine est située dans la matérialité de l’environnement et distribuée entre les actants de la situation.

En situation d’apprentissage, la question de l’appropriation des artefacts est majeure et renvoie en particulier aux situations où les apprenants mobilisent un environnement informatique pour l’apprentissage humain. Cependant, peu de recherches étudient les éléments de la situation qui favorisent l’appropriation du dispositif numérique et participer au développement de l’activité et au développement du sujet agissant.

Dans cette recherche, nous faisons l’hypothèse que la visualisation des traces informatiques des interactions entre sujet et système peut réduire l’écart qui existe entre l’utilisation du dispositif « prescrite » par le concepteur et l’utilisation « réelle » par l’utilisateur. Cet écart, gênant la genèse instrumentale de l’artefact, est souvent à l’origine de problèmes d’appropriation du dispositif.

Cette recherche interroge le rôle de l’expérience en activité médiée et conjointe, et mobilise quatre domaines de recherche : l’interaction homme-machine, la psychologie de la cognition, l’activité médiée et la théorie de l’apprentissage.

Nous proposons une mise en situation de co-rédaction instrumentalisée via un dispositif numérique composé de différents espaces communicationnels et rédactionnels, présentant une certaine validité ecologique. Nous réalisons une étude ethnométhodologique des interactions ayant lieu, entre sujets et entre sujets et espaces numériques, et du rôle des traces dans les interactions.

Mots-clés

Apprentissage humain, activité conjointe, appropriation, artefact, cognition située et distribuée, développement, ethnométhodologie, expérience, histoire interactionnelle, instrument, interactions, mise en situation, objet intermédiaire, réflexivité, système informatique, traces, utilisateur.

Summary

Considering human activity according to an interactionnist approach of cognition, a main question is the artefacts’appropriation by users. According to this approach, human cognition is situated in the materiality of the environment and distributed between people acting.

In a learning situation, the question of appropriation is very important and concerns computer-mediated situations for learners. However, a few research works deal with situation elements supporting the numerical devices’ appropriation, participating to the development of the activity and to the development of the learner.

In this work, we hypothesize that visualisation of numerical traces of interactions between users and between users and the system can reduce the gap between the “prescribed” use of the device (by the designer) and the “real” use by users. This gap leads to appropriation problems, interfering with the instrumental genesis of the artefact.

This work focuses on and interrogates the role of experience in a joint mediated activity, and concerns four research domains: human-computer interaction, cognition psychology, mediated activity and learning theory.

We study a natural co-writing activity, mediated by a numerical artefact composed of different communicationnal and editorial areas. With an ethnomethodological approach, we study interactions occuring between subjects and between subjets and numerical areas, and the role of traces in interactions.

Keywords

Appropriation, artefact, computing system, development, ethnomethodology, experience, human learning, instrument, interactions, interactionnal history, intermediate object, joint activity, natural experience, reflexivity, situated and distributed cognition, traces, user.