3.2. Inscrire l’expérience pour « suivre à la trace » le développement

L’approche historico-développementale de l’activité indique que le caractère situé des actions permet le développement de l'activité. Les actions situées, en inscrivant l’« expérience » des acteurs, en la « traçant », la rendent disponible pour d’autres actions. Il faut cependant que les traces soient accessibles pour les sujets concernés, pour qu'ils puissent « en re-disposer pour les re-disposer » (Clot, 2005, p. 11).

Mais de quelle « expérience » parlons-nous ? Nous voulons préciser ici que bien que nous comprenions l’expérience au sens commun du terme, c’est-à-dire comme un flux de faits vécus, nous adoptons une approche énactive de l’expérience (Varela et al., 1993). Selon cette approche, l’expérience n’est pas un objet désincarné, elle est inséparable du vécu s’inscrivant dans le corps et la matérialité de la situation. Car « le monde en tant que champ des faits nous est donné grâce au fait que nous habitons le monde en tant que champ d’activité » (Noë, 2006, p. 6).

Depuis le début de ce chapitre, il est question d’apprentissage et de développement. Mais comment, selon une perspective historico-développementale, rendre compte de ce processus ? C’est ce dont nous traitons dans la partie suivante.