4.2. Accepter la réduction fonctionnelle

Puisque l’activité n’est appréhendable qu’à travers les actions réalisées, bien qu’elle les déborde, il faut pour l’étudier se résoudre à une réduction fonctionnelle, c’est-à-dire une diminution de l'activité dans l'action. Selon Clot (op. cit., p. 8), cette réduction n’est pas problématique pour étudier l’activité car la réduction peut être la condition du développement de l’activité. La réduction réduit momentanément les possibles par les contextes qu’elle apporte, qui deviennent sources de renouvellement de l’activité. Pour Clot (op. cit., p. 8), la réduction fonctionnelle est un moyen détourné d’approcher le réel de l’activité. Du point de vue du sujet agissant et non de l’analyste de la situation, la réduction fonctionnelle de l'activité, qui la limite aux actions réalisées et situées, est source du développement de l’activité. Par une « migration fonctionnelle », l’expérience vécue peut devenir un moyen de vivre une autre expérience. La réduction fonctionnelle prépare la migration fonctionnelle. La migration fonctionnelle des artefacts de la situation, dont les inscriptions des interactions, font du développement, une « répétition au delà de la répétition » (Clot, op. cit., p. 9).