2. Étudier les Hommes, les artefacts et les activités – État de l’art sur les différentes approches

Bon nombre de travaux en psychologie (Vygotski, 1978 ; Rabardel, 1995 ; Folcher et Rabardel, 2004 ; Brassac, 2001a ; Relieu et al., 2004), en anthropologie (Suchman, 1987 ; Hutchins 1995, 2005, 2006) et en informatique (Maclean et al., 1990 ; Mackay, 1990 ; Clement 1990 ; Clancey 1991 ; Bannon et Bodker, 1991 ; Nardi, 1996) ont montré qu’il n’était pas possible de comprendre pleinement la manière dont les humains apprennent ou travaillent en prenant comme unité d’analyse l’individu seul. Il est nécessaire de prendre en compte le contexte de l’individu, qui est en particulier constitué des autres individus et des artefacts. C’est l’étude des relations entre les individus, les artefacts et les groupes sociaux qui permet d’appréhender l’activité humaine. En effet, comme nous le rappelle Rabardel (1995, p. 37), « l’homme doit être étudié là où il a mis le plus de lui-même, c'est-à-dire dans ce qu’il a fabriqué, construit, institué, créé pour édifier ce monde humain qui est son vrai lieu naturel : les outils, les techniques, les langues, les institutions, la littérature, les arts etc. » ; c’est l’une des idées maîtresses de la psychologie historique développée par Meyerson (Brassac, 2003). Aujourd’hui, plusieurs approches examinent la cognition dans ses aspects situé vis-à-vis des objets matériels, et distribué entre les individus. Nous les présentons ci-dessous.