6.2. Transcription

Pour nos analyses, nous considérons qu’un énoncé n’a pas de statut s'accomplissant par l'usage même de la parole, sans tenir compte du processus par lequel il est perçu dans la conversation. Le sens de l’énoncé, qui n’est donc pas de nature illocutoire, c’est-à-dire s’accomplissant par l’usage même de l’énonciation, n’appartient ni au locuteur ni à l’auditeur, mais est négocié par les deux. Le sens d’un énoncé ne pré-existant ni à sa production ni à sa compréhension, cette négociation conduit à des stabilisations provisoires de sens qui sont continuellement négociables par les acteurs. Le sens d’une conversation est ainsi construit en cours de la conversation, en émergeant des sens potentiels portés en chaque énoncé (Brassac, 2004).

Nous avons décidé de faire une transcription des productions langagières de Rastaban et Yildun lors de l’activité, que nous présentons dans cette partie. Notre transcription apparaît sous forme de tableau, dans lequel nous avons fait cinq colonnes : la première colonne indique le temps, la deuxième correspond au chat privé de Rastaban, la troisième est le chat publié, qui est l’espace du chat qui est conjoint, la quatrième colonne est le chat privé de Yildun, et la cinquième est l’éditeur de textes qui est aussi un espace conjoint. Chacune des quatre dernières colonnes comporte une sous-colonne de désignation des occurrences, et une sous-colonne de contenu des occurrences. Par occurrence, nous entendons un « accompli », la « réalisation d’une chose ». Nous avons mis une trame de fond pour notre tableau : les colonnes 2 et 4 sont de la même couleur, gris clair, car elles correspondent toutes deux aux chats privés. La colonne 3, le chat publié, est d’un gris moyen. Et enfin la colonne 5, l’éditeur de textes, est d’un gris plus soutenu.

L’activité est un accomplissement continu de « réalisations de choses ». C’est une suite d’entités. Par « entité », nous entendons une ou plusieurs productions porteuses d’un sens potentiel. Les entités sont constituées d’occurrences, qui peuvent être de différents types.

Dans notre transcription, nous avons rapporté tout ce qui a été échangé sous forme discursive entre les participantes. Nous allons maintenant expliquer comment nous désignons les occurrences, c’est-à-dire les conventions que nous utilisons pour rendre compte des types d’occurrences que nous avons identifiés dans notre corpus, et l’étiquetage que nous proposons pour la transcription.