7.2. Indexicalité

Selon l’ethnométhodologie, le langage, constitutif de la vie sociale, est central dans l’étude des situations. L’ « indexicalité » des expressions langagières, c’est-à-dire le fait qu’elles tirent leur sens du contexte est une propriété qui demande interprétation, c’est ce que propose de faire l’ethnométhodologie. Selon Coulon (op. cit.), l’indexicalité réfère à toutes les déterminations qui s’attachent à un mot, à une situation. Ce terme réfère à l’incomplétude naturelle des mots et indique que, bien que les mots aient une signification transsituationnelle, ils ont aussi une signification dans chaque situation singulière dont la compréhension passe par des « caractéristiques indicatives ». Les mots n’acquièrent complètement leur sens que « indexés » à leur contexte de production. Pour les ethnométhodologues, ces caractéristiques s’appliquent à tous les mots, pas seulement aux déictiques, expressions indexicales par définition (dans une interaction, ce sont les indicateurs de personne, de temps et de lieu comme « cela », « je », « nous », « ici », « demain », etc.). En effet, pour chaque personne, le sens de ses productions langagières courantes dépend de leur contexte de production. Le travail d’observateur de situations naturelles est donc de substituer des expressions objectives aux expressions indexicales observées. Mais cela seulement dans le cadre de l’analyse de la situation, et en tenant compte du fait que le sens objectivant qui peut être donné à des expressions indexicales est constitué de leur contexte de production et en particulier des expressions passées, et constitue le potentiel de sens des expressions futures.