5.3.3. Discussion de l’extrait 3

Dans cet extrait, nous avons observé plusieurs choses que nous voulons rappeler ici.

Nous avons observé une utilisation du pronom « je », par la participante qui l’avait déjà utilisé, dans une proposition que nous avons interprété comme une invitation à l’orientation productive de l’activité.

Nous avons montré que pour un certains nombre d’énoncés, il est absolument nécessaire de considérer un ou plusieurs « tour de scription » suivant l’énoncé pour lui attribuer un rôle et un sens convenables. Cela a été particulièrement le cas des séries de points d’interrogation et de suspension.

Nous avons observé l’utilisation, par l’une des participantes, de l’éditeur de textes comme espace de « brouillon ». Et nous avons expliqué en quoi cette utilisation non attendue et à laquelle les participantes ne sont pas invitées (dans la consigne de la tâche) pouvait selon nous montrer la poursuite de la genèse instrumentale du dispositif numérique.

Enfin, nous avons relevé une utilisation opératoire de traces propres, par l’une des participantes, qui est selon nous une mobilisation explicite de son expérience. Cette mobilisation par copiage-collage nous a semblé exposer la nature de la trace qui est copiée-collée, en tant qu’intermédiaire à l’activité entre la participante qui a fait le copier-coller et le dispositif technique.

Ce troisième extrait, à partir des analyses que nous avons formulées quant à la dimension interpersonnelle et longitudinale de l’activité, et quant à l’utilisation non attendue d’un des espaces, vient selon nous apporter des éléments de réponse à notre questionnement sur le caractère distribué et situé de l’activité. Il vient également nous apporter des éléments de compréhension du rôle et du statut de la trace dans les interactions entre un utilisateur et un dispositif numérique, via l’utilisation opératoire que nous avons analysée.