Perspectives à court terme

À très court terme, nous voyons plusieurs perspectives pour ce travail.

Premièrement, pour entériner la typologie des traces et de leur utilisation que nous avons proposée, nous souhaitons poursuivre nos analyses sur d’autres binômes, avec la même méthodologie. Nous souhaitons en particulier nous centrer sur les types d’utilisation des traces, consultatoire ou opératoire. Nous pensons que, ayant repéré dans l’activité du binôme Yildun-Rastaban un certain nombre de moments signifiants, il sera intéressant de voir les utilisations des traces que les autres binômes ont faites. Nous avons les obtenues de onze autres binômes, et nous ne pourrons pas les analyser toutes avec la finesse des analyses réalisées ici. Mais nous pourrons en considérer quelques-unes, par exemple en nous basant sur des réponses des participants aux questionnaires ou aux entretiens montrant des utilisations des traces d’interactions. Selon le nombre de binômes retenus, nous pourrons possiblement mettre en évidence des régularités dans l’utilisation des traces entre les binômes. Les obtenues dont nous disposons sont également des traces de l’activité des binômes, mais cette fois qui nous sont destinées en tant qu’analyste de la situation. Il sera possible d’utiliser ces traces pour retrouver des « motifs » d’utilisation similaire des espaces puis de centrer notre étude sur les morceaux de corpus correspondant aux motifs.

Deuxièmement, en vue d’évaluer si l’utilisation des traces d’interactions dans une activité conjointe et médiée est une activité largement située, distribuée et émergente,  nous chercherons à voir si nous retrouvons les résultats obtenus dans cette recherche vis-à-vis de tous les autres binômes. Nous envisageons de mettre au point une grille d’observation de l’activité, comportant les actions des participants les plus souvent rencontrées, et en particulier celles qui concernent l’utilisation des traces d’interactions. Cette grille pourra constituer un outil utile pour qualifier l’activité des binômes restants. Car même si nous perdrons beaucoup en finesse d’analyse, elle pourra être un moyen de repérer des motifs d’utilisation entre les binômes. Pour cette recherche de motifs, il sera intéressant d’utiliser un outil logiciel de codage de vidéos pour compléter le traitement de nos obtenues et ainsi de pouvoir faire des analyses automatiques sur celles-ci, en particulier sur les propriétés des moments d’utilisation des traces.

Troisièmement, pour enrichir nos analyses de l’activité en approfondissant l’étude de son versant situé, nous souhaitons nous pencher sur les obtenues de notre corpus autres que les films d’écran transcrits, comme les modes d’emploi finalisés ou les films des sujets en plan large, que nous n’avons finalement pas utilisés. Si nous ne l’avons pas fait pour ce binôme, c’est parce qu’au visionnage des films, il nous est apparu qu’ils étaient vraiment porteurs que de très peu d’informations. Nous avons mis cela en relation avec les consignes que nous avions données aux participants, concernant en particulier le fait qu’ils ne devaient pas oraliser pendant l’activité. Il nous semble cependant que cela vaudrait la peine de visionner les films des autres binômes pour voir si ils contiennent des informations intéressantes, pouvant enrichir l’analyse des autres obtenues.