Perspectives à plus long terme

À moyen terme, nous avons quelques idées de mises en situation complémentaires à celle menée et relatée ici.

Les espaces à disposition pourront être plus incitatifs à l’utilisation des traces. Nous proposerons un éditeur de textes volontairement contraint au niveau de l’espace, et avec un ascenseur. L’idée sera d’encourager l’utilisation de l’historique de l’éditeur, en transformant l’historique du chat en trace potentielle pour l’utilisateur. Nous disons « potentielle » car ce sont en effet les potentialités d'actions qui feront d’une série d’informations linéaires une trace aux « yeux » de l’utilisateur.

Nous pourrons proposer des outils de requêtes simples dans les traces. Ceci pourra être l’objet d’un développement avec un outil de prototypage rapide, comme Delphi. Les requêtes pourront être des demandes de navigation à partir de mots-clés que l’utilisateur saisira via une fonctionnalité de type « rechercher ».

Nous pourrons proposer un outil de visualisation et de mémorisation des traces. L’utilisateur pourra voir les traces dans différents formats, avec différentes granularités, et avec des possibilités de stocker les visualisations dans des fichiers pour pouvoir les ré-exploiter plus tard.

Nous pensons que ces diverses modifications des outils proposés aux participants pourra également renforcer la mise en évidence du caractère située de l’activité, en permettant d’observer l’ancrage matériel de l’activité dans des supports numériques différents.

Nous imaginerons en effet une mise en situation dans laquelle nous inciterons les participants à l’utilisation des traces d’interactions, par exemple dans la consigne. Il s’agira de leur signifier dans la consigne qu’ils peuvent utiliser les historiques, ou bien de leur proposer une tâche qui demande en elle-même de remobiliser les interactions passées, comme une tâche répétitive.

Nous serons aussi très curieuse de voir comment, dans le cas d’une proposition explicite d’utiliser les traces d’interactions, les participants mettent en mots cette possibilité d’utiliser les traces. Nous pourrons ainsi proposer aux participants une « fenêtre de trace » et leur demander de la nommer, et de la décrire, en particulier si elle est composée de plusieurs zones.

Nous pourrons ainsi utiliser un occulomètre, dispositif numérique qui traque la position et les mouvements de la pupille de l’utilisateur sur l’écran de l’ordinateur qu’il utilise. Le « trajet » des yeux du participant sur l’écran reconstruit, il pourra être mis en relation avec les autres obtenues de l’activité.

À plus long terme, nous voulons compléter notre recherche par une proposition complète pour la visualisation des traces. Nous voulons apporter des éléments précisant la granularité des traces à proposer, et caractérisant les propriétés qu’il convient que ces traces possèdent ou non, vis-à-vis des utilisateurs. Il s’agira ainsi de compléter la typologie de propriétés que nous avons proposée. Nous voulons également investiguer sur le (ou les) moment(s) de l’activité où il est opportun de présenter les traces aux utilisateurs, avec l’objectif que ces traces participent à des activités cognitives situées mais non intrusives pour l’utilisateur.