Chapitre 2. Problématisation

Ce travail se situe dans le champ thématique de la transitionnalité et de la psychopathologie du lien et de la symbolisation.

Notre thème de recherche porte sur la fonction psychique de l’écriture en lien avec l’enfermement.

1. Problématique

Ce travail s’attache à partir d’un corpus essentiellement littéraire à comprendre la relation existant entre diverses formes d’enfermement – carcéral, concentrationnaire, volontaire – et l’écriture.

Quels sont les liens que l’écriture entretient avec l’enfermement à partir du double constat que d’une part, certaines situations d’enfermement conduisent à l’écriture, et que d’autre part, certains écrivains ressentent la nécessité de se construire une prison pour écrire ? Quelle fonction peut avoir l’enfermement dans l’économie psychique du sujet ? Ou quelle incidence ? Qu’est-ce que cet enfermement vient réactiver d’une histoire, et d’une histoire éventuellement traumatique ?

En effet, outre un vécu d’enfermement et un rapport particulier à l’écriture, un élément commun semble relier tous ces sujets – écrivants et écrivains –, à savoir le sentiment d’avoir perdu une part d’humanité.

Pourquoi ce vécu de déshumanisation ? Est-il imputable à l’enfermement ? A quelque traumatisme plus ancien ? Quel est le lien entre déshumanisation et enfermement ? Et entre déshumanisation et écriture ?

Car c’est précisément à partir de l’écriture que nous nous proposons d’appréhender quelque chose du traumatisme vécu par le sujet.

Qu’est-ce qui va donc se transférer de l’histoire du sujet dans l’écriture ? Et quelle est la fonction psychique de l’écriture dans un tel contexte ?