1.2. Du côté du chercheur : entrer en prison ... et trouver une clé pour écrire ?

L’arrière plan clinique de mon questionnement sur l’écriture étant lié à l’enfermement, il m’a semblé pouvoir trouver un substrat clinique très riche en milieu carcéral, où j’avais déjà pu investiguer cette population de sujets qui à partir du moment où ils entraient en détention, « entraient en écriture ».

S’il est vrai que ma première « entrée en prison » – en vue de la recherche de D.E.A. – s’est faite apparemment par hasard, elle n’en reste pas moins interrogeable.

En effet, lors d’un séminaire de recherche, alors que certains doctorants qui souhaitaient en vain travailler en milieu carcéral me sollicitaient – « comment as-tu fait pour y entrer ? » –, un enseignant m’avait ainsi interrogée : « mais quel crime avez-vous donc commis pour aller en prison ? ».

J’ai parfois repensé à cette question, admettant au fil de cette recherche, qu’on ne se met pas derrière les barreaux si fortuitement que j’avais voulu le croire. D’autant plus qu’après avoir franchi les hauts murs de la prison, je pouvais m’interroger sur ce que devenait ma liberté d’action.