1.3.1. Sur les différentes fonctions de l’auto-enfermement

Nous avons pu montrer comment ces écrivains s’enfermaient pour fuir les investissements d’objets et les relations avec le monde extérieur. Ils allaient jusqu’à « étouffer » leur vie derrière les murs de l’enfermement.

Nous avons d’abord développé l’idée selon laquelle les murs jouaient un rôle de pare-excitation pour venir compenser la fonction contenante défaillante des sujets et que dans la mesure où ils assuraient cette fonction de contenance extérieure prothétique, les murs participaient du dispositif d’écriture.

Nous avons ensuite pu vérifier notre hypothèse (1ère sous-hypothèse) selon laquelle l’enfermement représentait une solution anti-traumatique, un type de « liaison primaire non symbolique », plus précisément, un mécanisme de « neutralisation énergétique ». L’auto-enfermement s’avérait constituer une stratégie d’appoint à côté d’une solution somatique qui lui préexistait.

En outre, le recours à ces différentes modalités défensives tel qu’il est apparu dans la clinique a mis en évidence l’existence d’un traumatisme primaire renvoyant à un enfermement psychique, un vécu d’étouffement premier dans la relation à l’objet maternel.

Enfin, nous avons pu dégager que l’enfermement pouvait aussi résulter de l’éprouvé d’un affect de honte, le sujet s’enfermant parce qu’il a honte ; cette honte étant à relier directement au traumatisme primaire et au clivage.