3.2.2. Ecriture et réalité

Pour M. Proust, la vraie vie, c’est la littérature. Quant à F. Kafka, il est confronté à ce dilemme : la vie ou l’écriture.

3.2.2.1. M. Proust : La vraie vie... c’est la littérature

M. Proust exprime à travers son narrateur, dans Le temps retrouvé, l’idée de la prépondérance de la réalité littéraire, imaginaire, sur le monde et les relations aux autres, qui lui paraissent au contraire irréelles : « Le signe de l’irréalité des autres ne se montre-t-il pas assez, soit dans leur impossibilité à nous satisfaire, comme par exemple les plaisirs mondains qui causent tout au plus le malaise provoqué par l’ingestion d’une nourriture abjecte, l’amitié qui est une simulation puisque, pour quelques raisons morales qu’il le fasse, l’artiste qui renonce à une heure de travail pour une heure de causerie avec un ami, sait qu’il sacrifie une réalité pour quelque chose qui n’existe pas, les amis n’étant des amis que dans cette douce folie que nous avons au cours de la vie, à laquelle nous nous prêtons, mais que du fond de notre intelligence nous savons l’erreur d’un fou qui croirait que les meubles vivent et causerait avec eux... ? » (1954c, p. 875).

Plus loin, l’écrivain dit considérer la réalité comme « cette espèce de déchet de l’expérience «, pour lui « la vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c’est la littérature... « (ibid., p. 895).

L’homme doit mourir pour que l’œuvre naisse nous dit M. Proust tout au long de La Recherche.