3.3.3. Fantasme de toute-puissance et vécu primaire de radicale impuissance

En lien avec l’enfermement, ce fantasme donnait au sujet l’impression d’avoir déjà traversé sa mort ; en réalité il vient, selon nous, révéler la radicale impuissance vécue par les sujets. Impuissance que l’écriture retourne en triomphe.

Pour Steven Wainrib, en effet, « ...la mort est ici implicitement cette fin du désir : que désirer de plus, quand rien ne laisse plus à désirer, quand le sujet en rejoignant sa mère, s’indifférencie ? Le rien, le non-être se mettent alors en équation au Tout. [...] Le seul pouvoir sans borne qui reste au sujet est celui de néantisation. L’aspiration au néant ne désigne pas dans cette logique la finitude de la mort, mais la retourne en un contraire d’illimité, d’illusoire retour d’un avant la différence. La souffrance de ne pas pouvoir maintenir un lien avec l’autre se mêle ici à l’aspiration à la déliaison, comme aspiration au néant, à l’indéfinition par le Rien se présentant comme Tout (1996, p. 67-70).