2.2.1. Retour in utero et recherche d’un contenant psychique

S’agit-il pour ces détenus, comme c’était le cas pour les sujets de nos précédentes cliniques, de retrouver un contenant psychique qui fait défaut, un pare-excitation ?

Le passage à l’acte puis l’enfermement carcéral, remplirait un rôle de conteneur  alors que le fantasme de retour in utero aurait plutôt une fonction contenante et enfin que l’écriture serait du côté du contenir  ?

Sur le modèle de notre raisonnement premier concernant la clinique de l’enfermement volontaire, nous pourrions ainsi proposer que :

  • le passage à l’acte délictuel ou criminel puis l’enfermement carcéral – dans la réalité physique et psychique – fonctionneraient comme conteneur (le sac),
  • le retour in utero – dans la réalité fantasmatique – aurait une fonction contenante (la barrière),
  • l’écriture et le geste d’écrire – dans la réalité imaginaire – correspondraient à l’activité de contenir (la limite).

Il nous faudra également apprécier le rôle joué par cette fonction de pare-excitation du cadre carcéral sur ce que nous avons appelé le dispositif d’écriture. Se pose en effet la question de savoir si les murs de la prison ne pourraient pas avoir pour les sujets incarcérés la même fonction que les murs de l’auto-enfermement pour M. Proust et F. Kafka.