1. Les enjeux théorico-cliniques de ces trois fantasmes

Ces fantasmes nous donnent à entendre la manière dont un sujet s’empare du théorique sexuel infantile, c’est-à-dire comment il va théoriser sexuel quelque chose de son expérience de la rencontre avec les objets significatifs de son histoire.

Il nous faut repartir, en effet, de la présence chez les différents sujets étudiés, d’un traumatisme primaire renvoyant à un enfermement psychique, un vécu d’étouffement premier dans la relation à l’objet maternel, tel que nous avons pu le mettre clairement en évidence. Ce traumatisme primaire conduisant le sujet à subir dans une nécessité interne deux autres formes d’enfermement : un enfermement psychique sur le mode du clivage, un enfermement physique organisé sur un modèle défensif – la clinique de l’enfermement volontaire –, cet enfermement volontaire s’aménageant dans le cadre de l’enfermement subi – pour la clinique concentrationnaire et carcérale.

A partir de là se posait la question de savoir comment un sujet pouvait symboliser ces situations d’enfermement. En effet, quels moyens avait-il à sa disposition pour donner sens à ce vécu ?

Chacun des fantasmes, tel qu’il se découvre dans la clinique, nous semble pouvoir rendre compte de cette tentative de symboliser, à chaque fois selon une forme spécifique, la problématique de l’enfermement ; d’abord du côté des solutions autosensuelles de l’autisme, puis du côté de l’analité, enfin du côté de la scène primitive.