1.2. Fantasme de toute-puissance et d’immortalité  : un sujet déjà-mort

Ce fantasme de toute puissance et d’immortalité répond au déni de la mort. Si le sujet se sent déjà mort, et que pourtant quelque chose de lui vit encore, c’est qu’il est immortel et tout-puissant.

Ce fantasme correspond à une tentative de métaboliser la problématique de l’enfermement selon une logique anale ; il propose une ressaisie seconde d’un vécu plus primitif.

Pour survivre, le sujet a dû sacrifier une part de lui-même ; du fait de cette partie faite morte, le sujet est « déjà-mort ». De plus le clivage auto-soignant auquel il a dû recourir pour assurer sa survie psychique, représente une blessure psychique qui grève le mode de présence à soi et fait éprouver une honte immense.

Ce fantasmepermet donc de lier le retour mortifère vers l’origine, vécu comme une expérience primaire de radicale impuissance à des représentations de toute-puissance et d’immortalité. Le sentiment de non-être, le rien sont alors retournés en leur contraire : le sujet devient Tout.

Là encore, nous trouvons un enjeu d’écriture. Il va s’agir de trouver dans l’écriture l’omnipotence, là où dans les expériences historiques traumatiques, le sujet a été confronté à une situation de détresse et d’impuissance.