2.2. Fantasme de toute-puissance , d’immortalité et enfermement

Ce fantasmepermet de lier le retour mortifère vers l’origine, vécu comme une expérience primaire de radicale impuissance à des représentations de toute-puissance et d’immortalité.

Au lieu de subir l’enfermement, le sujet va tenter de le maîtriser ; c’est une défense paradoxale de retournement et de maîtrise qui est mise en œuvre. Nous avons d’ailleurs parlé de « dispositif d’enfermement », nous pourrions encore évoquer une véritable « stratégie d’enfermement ».

D’une part, le sujet va s’enfermer volontairement – cet auto-enfermement, nous le retrouvons même dans les situations d’enfermement subi – pour pouvoir maîtriser l’expérience traumatique clivée qui tente de faire retour. Notons que cet enfermement volontaire fait partie du dispositif de symbolisation – murs et écriture.

D’autre part, le sujet va enfermer l’autre ; il va faire vivre à l’autre, activement, l’enfermement qu’il a lui-même vécu en position passive. Ainsi, ce n’est plus le sujet qui est enfermé, c’est l’objet.

En assurant son emprise sur l’objet, le sujet se dédommage de son impuissance initiale et tente de réamorcer une rencontre avec un autre qui puisse le faire se rencontrer lui-même.