3. Fantasmes et écriture : les enjeux d’écriture.

‘Mais alors, pourquoi donc écris-tu, pourquoi donc appelles-tu ? ne me demande personne. Les questions sans personne sont toutes à main armée, avec occupation par des éléments psychiques irresponsables. On peut les faire taire provisoirement par un traitement chimique oblitérant mais on peut aussi essayer de se laisser traverser par elles comme un fil de haute tension qui se décharge sur du papier pour ne pas éclater. J’étale mes tripes par besoin de décharge publique. Qu’il y ait de la mégalomanie dans une préoccupation aussi colossale avec ma petitesse, avec cette absence de limite à mon besoin délirant de genèse et de salut, je n’ai pas attendu l’aide des psychiatres pour m’en rendre compte : mais ce n’est pas moi, c’est mon état nul et non avenu qui atteint ainsi à la démesure. ’ ‘Romain Gary (Emile Ajar)’

Rappelons notre hypothèse principale concernant l’écriture avant de reprendre plus en détail chacune de nos trois sous-hypothèses.

L’écriture constituerait une solution alternative aux modes habituels d’organisation narcissique  dans la mesure où elle serait porteuse de l’espoir – du fantasme ? – de travailler dans l’œuvre, les correspondances entre l’expérience tardive d’enfermement et les expériences plus précoces, et tenter de dépasser l’intransformable de la scène primitive.