Réflexion en après-coup. Etouffement ou vampirisme ? De l’intérêt de proposer la notion d’enveloppe respiratoire.

‘Rien ne m’a paru plus beau que la parole humaine ; c’est pourquoi je l’ai étalée sur le papier, rendant visibles les deux souffles, celui de la poitrine et celui de l’inspiration.’ ‘Paul Claudel’ ‘Il y a aussi le grave problème de la respiration. On m’a interné pour la première fois lorsque l’environnement a remarqué que je m’étais mis à retenir ma respiration mille fois, du matin au soir. [...] J’étais debout sur le trottoir, il y avait du monde autour, ils ont vu que j’essayais de ne pas respirer le même air qu’eux. [...] Les flics, dans le fourgon, quand ils ont vu que je continuais à ne pas respirer et même à me boucher le nez, m’ont cassé la gueule pour outrages aux représentants des organes respiratoires dans l’exercice de leurs fonctions. ’ ‘Emile Ajar’

Avant de conclure ce travail, nous nous arrêterons un moment sur des auteurs et des ouvrages que nous n’avons rencontrés que très tardivement comme c’est le cas pour Le Vampirisme de P. Wilgowicz (2000) et pour Le souffle coupé de F. B. Michel (1984). Quant au livre de J. L. Tristani, Le stade du respir (1978)nous l’avions lu avec beaucoup d’intérêt sans pour autant nous arrêter plus avant sur ses démonstrations.

C’est dans l’après-coup, alors qu’il était temps de mettre un point final – il nous semblait pourtant qu’il manquait encore quelque chose de décisif pour notre démonstration – que ces trois ouvrages ont pris toute leur résonance par rapport à notre recherche.

La théorisation sur la notion de vampirisme présentant de nombreux points communs avec notre recherche, il nous a paru fructueux d’en confronter certains aspects. Nous serons notamment amenés à comparer la métaphore du vampirisme à celle de l’étouffement qui traverse toute notre analyse, ce qui nous conduira ensuite à relire le mythe grec de Marsyas – à partir de la lecture déjà effectuée par D. Anzieu (1985) pour théoriser le moi-peau – et à proposer la notion d’enveloppe respiratoire. Les apports de F.B. Michel et de J. L. Tristani nous permettront d’étayer notre point de vue.