2.2. La notion d’enveloppe respiratoire .

2.2.1. Relecture du mythe de Marsyas.

C’est à Marsyas, silène phrygien, qu’on attribuerait l’invention de la flûte ou cornemuse – selon les versions. En réalité, c’est la déesse guerrière Athéna qui aurait taillé cet instrument dont elle aimait le son ; il lui aurait été inspiré par les lamentations des Gorgones après la mort de Méduse. La flûte reproduirait le sifflement sinistre émis par Méduse quand Persée lui trancha la tête. Une autre variante raconte qu’Athéna aurait taillé une flûte avec des os – ou corne – de cerf pour en jouer lors d’un banquet des dieux, mais Aphrodite et Héra s’étant moquées d’elle, elle se serait réfugiée dans un bois. Se contemplant alors dans l’eau du lac tout en jouant de l’instrument, elle aurait été horrifiée par la déformation ridicule de son visage – joues gonflées suggérant des fesses pénétrées par un pénis. De dépit, elle aurait jeté l’instrument en le maudissant ; quiconque s’en approprierait subirait d’affreux supplices. Quand Marsyas trouve cette flûte, à peine l’a-t-il portée à ses lèvres, qu’elle joue toute seule. De ses airs, il va apaiser la tristesse de la déesse-mère de Phrygie, Cybèle, inconsolable depuis la mort de son fils et amant Attis. Et chaque auditeur de comparer la mélodie de la flûte au chant de la lyre. Marsyas est lui-même tellement séduit par les sons produits, qu’il accepte de se mesurer à Apollon lors d’un concours de musique. Les Muses et Midas sont appelés comme juges pour savoir qui, de l’instrument à vent ou à corde aura la faveur des dieux. Comme aucun vainqueur ne parvient à s’imposer, le duel se terminera au moment où Apollon défie Marsyas de retourner son instrument et d’en jouer à l’envers tout en chantant. Comme bien évidemment le flûtiste échoue là où Apollon réussit, ce dernier choisit pour châtiment de pendre et d’écorcher vif le vaincu. Avec la peau de Marsyas, le dieu fabrique une outre qu’il suspend sur une branche d’arbre, au bord du fleuve Méandre.