1.4. Entretiens avec Birak

Birak en est à sa quatrième incarcération pour coups et blessures en état d’ivresse. Il purge actuellement une peine de 14 mois pour s’être battu avec un gendarme en civil. Il est âgé de vingt-six ans, a quatre sœurs et cinq frères qui ont « presque tous fait de la prison » parce que « la prison, c’est pour tout le monde… » et que « dans ces quartiers, y faut se battre pour être respecté… ».

Actuellement, il est d’ailleurs détenu dans la même cellule que son frère de trente-quatre ans.

De ses parents, Birak, ne me dira rien, hormis le fait qu’il a refusé que ceux-ci viennent le voir, estimant que « c’est pas leur place ici ».

Il est père d’une petite fille de trois ans qu’il ne voit plus parce que la mère juge qu’il va trop mal, et d’un bébé de quatre mois qu’il a eu avec une nouvelle compagne. Il reconnaît lui-même qu’il boit « pour oublier ». Oublier notamment qu’il ne travaille pas.

Il appréhende d’ailleurs beaucoup sa libération prochaine ; il dit avoir peur de la foule, des autres, de leur influence. Il rêve de monter un commerce ambulant de vêtements, de fuir loin, seul avec sa concubine et sa fille.