Quatrième séance

Aujourd’hui, c’est la dernière fois que le groupe se réunit et seulement trois participants sont présents : Solam, Jean et Birak.

Une discussion s’engage d’emblée, à l’initiative de Solam, sur la question du style ; selon ce dernier « le style, c’est inné : ou on l’a, ou on l’a pas ! «. Les autres se prononcent de manière assez évasive. Sollicitée directement, j’explique que le style peut selon moi, s’acquérir, que « ça se travaille ».

Jean propose ensuite d’écrire sur l’amour ou l’amitié. Les autres esquissent des mimiques gênées, disant qu’ils préfèrent le thème de l’amitié.

Solam, avant de commencer à écrire, suggère devant tout le groupe que je rédige aussi un texte sur ma conception de l’amitié. Comme je décline son offre, il insiste en invoquant le fait qu’il s’agit du dernier atelier. Je leur explique – bien que je l’ai déjà fait – que si j’ai fait le choix de ne pas écrire avec eux, c’est parce que je suis seule pour animer le groupe ; qu’il me faut prendre des notes concernant le déroulement des séances, être attentive lors des lectures… je ne peux pas tout faire à la fois.

Solam accepte l’explication, néanmoins il est déçu. Chacun se met au travail. Mais Solam, m’apostrophe soudain, avec un petit sourire : « Comment on fait si on veut faire des études de psychologie en prison ? C’est possible ? Comment faut s’y prendre ? » Il me précise qu’il est titulaire d’un baccalauréat.

Etonnée par ses questions, je bredouille un peu, puis me reprend pour lui expliquer qu’il existe des cours par correspondance pour les détenus désireux de suivre un cursus universitaire. Solam rechigne : « non, non, ça me donne pas envie… moi, ce que j’aimerais plutôt… c’est que quelqu’un, vous par exemple, vous veniez pour me donner des cours particuliers ». Surprise par son culot, je lui répond en riant mais sur un ton volontairement sec, qu’il ne saurait en être question ; que s’engager dans des études c’est sérieux, que cela nécessite une réflexion préalable.

Les autres se sont interrompus pour écouter la conversation, maintenant ils plongent tous les trois la tête sur leur feuille.

Jean sera le premier à nous lire son texte :

‘Si l’amour est la Réunion des corps. L’amitié est la communication des âmes. tout commence par Bien se connaître, s’estimer, à la Valeur de ce que la personne nous fait découvrir et ce que nous lui apportons. C’est tout enfant que les premieres amities se découvrent et restent gravées toute la Vie Lorsque l’amitié s’installe, l’être humain se sent bien, la sécurite de soi passe alors par ce couple qui se forme. L’échange, de nos idées, de nos goûts se complète s’harmonise, cela nous oblige à être avec cette personne d’une franchise exemplaire et elle devient Notre confident. L’amitié c’est : Toi et Moi, comme le secret ne peut être detenu que par deux personnes, sinon il n’y a plus de secret, l’amitié se partage en tête à tête.’

Solam avant de lire son texte, nous dit que finalement il n’aime pas ce thème, parce qu’il ne croit plus à l’amitié ; il l’explique dans son écrit :

‘De nombreuses personnes seront en contradiction avec moi, personnellement Je pense que l’amitié n’existe pas. Elle est synonyme de trahison et de tromperie. En fait, elle peut exister que si tout va bien mais dès qu’il y a un problème, l’amitié disparaît comme par enchantement. On est souvent déçu par des amis qui nous ont trahi, trompés et profite de nous. On n’existe plus par ce qu’on est mais par ce qu’on a. De nombreuses gens s’interessent à ce que l’autre possède. Si ça c’est de L’amitié, alors je n’en veux pas. Et oui je sais ce que je dis par connaissance de cause. En général, un véritable ami nous veut du bien et non du mal. J’ai pratiquement gâché ma vie à cause des amis. Quand j’avais des problèmes, jamais ils ne m’ont aidé. Mais par compte, quand j’ai achété ma 306 peugeot et que j’avais de l’argent, tout le monde voulait être mon ami. Mais en fait ce n’était que des abeilles attirées par le miel. En fait, pour conclure, je dirai que l’Amitié est quelque chose de rare que certains ont la chance de vivre. Mais certains se font des illusions et risquent de tomber de très haut.’

Birak nous fait partager une conception fusionnelle de l’amitié, où la crainte de la trahison est encore très présente :

‘L’amitié ça veut dire c’est un ami à qui ont peut tous dire, car c’est un ami et ami il ne faut jamais confondre Un copain avec un ami, car à un copain ont peut pas tous lui confié. Car c’est juste un copain, alors qu’un ami. Celui Là ont sait que jamais ont peut être Trahi par un ami copain des copains ont peut en avoir plusieurs. Mais des amis, ont peut en avoir juste un ou 2. Pas plus. par contre un ami sa se fait avec plusieurs. Copain. Dont ont choisit le Meilleur avec lequel. Ont s’entand Mieux puis ont commençe à Lui confié des secrets, puis si ont voit que le secret n’a été sût par personne d’autres, Alors Là c’est un ami. puis c’est juste avec un ami qu’ont peut sortir. S’amusé, s’éclaté. et faire des sortis et Allez dans d’autre ville, et jamais avoir d’histoir avec.’

Cette première lecture achevée, Birak nous lit un deuxième texte qu’il a eu le temps d’écrire :

‘en l’an 2000, ont entand qu’une chose à La télévision C’est L’état des prisons. Les droits des Détenus. La surpupulation aux infos ils parlent que de ça pratiquement ils disent que TOUTE Les prisons c’est à dire Les 187 prison de France sont plaines. elles sont surpeuplé. Moi je pense que Les Magistrat, la Justiçe ne save pas comment qu’ont vit en Milieu carçéral. Il nous juge, et nous jette içi comme si c’était La S.P.A.’

Le ton de voix abattu de Birak contraste avec le caractère naïvement polémique de son texte. Je me sens touchée, parce qu’avec son regard humide de chien battu, il illustre tristement ses propos.

Les trois hommes se lancent ensuite dans une discussion sur la justice, le milieu carcéral… qui fabrique selon Jean des délinquants... « La prison hypnotise » déclare Solam, pour conclure, et il enjoint ses deux codétenus de ne plus évoquer le sujet de la prison : « je fais tout pour oublier… alors je veux plus qu’on en parle ».

Jean change de sujet en proposant d’écrire un texte sur le sport. Solam, approuve, mais Birak maugrée, ce thème ne l’intéresse pas, il souhaite raconter une histoire mettant en scène des animaux. Je laisse à chacun le choix.

Birak, obstiné, continue sur sa lancée première ; il a judicieusement contourné l’interdiction de Solam en rédigeant un cours récit intitulé L’éléphant et La sourrie :

‘On dit qu’un éléphant est grand, géant, très Lourd, Et D’après certaines personne qui dise que L’éléphant à très peur de La sourrie ; sa m’étonne Beaucoup, car si L’éléphant Ecrase La sourrie. Elle devient comme une feuille de papier ; c’est vrai que c’est vraiment étonnant de la part de L’éléphant qui Lui à un gros guabari. A côté de La sourrie. Pour Moi La Sourrie à côté de L’éléphant, c’est un petit gravier c’est une poussière.’

- « Vraiment, je ne comprends pas pourquoi l’éléphant peut avoir peur d’une souris », s’exclame Birak. Et de nous répéter oralement le contenu de son écrit ; comme très souvent, son discours s’enferme dans une logique circulaire stérile que les autres écoutent avec une commisération silencieuse.

Jean nous lit maintenant son texte sur le sport :

‘« Je me voyais déjà en haut de l’affiche ». Cette chanson d’Aznavour est pour moi, une Référence à la Vie. Qui n’a pas Rêvé d’être au sommet dans sa vie de sportif. J’ai eu la chance de cotoyer pendant des années le sport de Haut-Niveau dans le Basket-Ball et chaque fois c’était le même sénario. En Août, avant le début de Saison, c’est la periode des transferts, et j’ai toujours ressenti cela comme une foire. On achete, on loue, on espere faire le bon choix et toujours en Rapport des finances du Club. Cela remonte à une dizaine d’année, avec notre conseille Juridique, j’ai assisté à la finale du tournoi de Paris, entre Limoges et une equipe de USA. J’étais là pour trouver, l’oiseau Rare. J’ai découvert un Americain, Meneur de Jeu, qui n’était pas très grand, mais extrement Adroit. A la fin du Match j’ai pris contact avec lui et cette nuit je l’ai fait signer au levé du Jour et il a quitte sur le champ son equipe’

Jean, après nous avoir lu ce texte, parle un long moment des liens entre le sport et l’argent. Les autres l’écoutent.

Puis, Solam évoque l’aspect fédérateur du sport ; il pense que le sport est la seule activité humaine susceptible de réunir les différentes races, « où le racisme n’est plus omniprésent ». A cette occasion, il nous rappelle ses origines marocaines, point sur lequel il met l’accent dans son texte :

‘Le sport monte en puissance, après le rolland Garros, l’euro 2000, on est à la fin du Wimbledon. On est au commencement du tour de France à vélo puis tout de suite après ce sera les jeux olympiques de Sydney. Et Aujourd’hui, le 6 juillet on saura où se disputera la coupe du monde 2006. Ce sera l’Allemagne ou l’Angleterre, l’Afrique du Sud ou le Maroc. Etant d’origine Marocaine, j’espère du fond du cœur que le Maroc gagnera sa candidature sachant que ce sera une première mondiale. A priori de Nombreux pays sont favorables pour le Maroc. En effet ils sont conscients des problèmes qu’il pourrait y avoir si l’on accordait la candidature à l’Angletterre ou l’Allemagne. Je fais allusion aux hooligans. Et Puis ce serait bien d’accepter de disputer la coupe du monde 2006 au Maroc en faisant un dernier hommage à notre Magesté le roi HASSAN II. Voilà comment le sport est vulgarisé à travers toute la planète.’

Il nous reste un peu de temps, et les trois hommes à l’initiative de Solam, insistent pour que je choisisse le dernier thème. J’accepte et leur propose d’écrire une histoire qui mettrait en scène un personnage d’écrivain. « Oui, pourquoi pas ? », accepte Jean. Mais Solam s’adresse à moi pour me demander : « un écrivain qui a écrit et qui n’écrit plus ? ». C’est Jean qui répond : « Comme on veut ! ».

Birak, qui est le premier à lire son texte, n’a pas suivi la consigne d’écrire une histoire, il nous fait simplement partager la manière dont il imagine le travail de l’écrivain :

‘J’imagine qu’un écrivain pour écrire son livre, il fui faut le calme, et jour et nuit enfermé dans une pièçe avec son Bureau sa Machine son stylo à plûme, et Pleins de feuilles, et il peut Resté pendant plusieur jour sans dormir. Biensûre il se Repose peut-être une sieste une fois tous les deux jours. Mais sa passion, son Métier c’est d’écrir Des Bouquins. Il mange dans sa pièçe enfermé, il s’occupe de Rien d’autre que L’écriture ; il sort plus ; il s’enferme tous le Temps pour écrire et quand il se trompe il prend la feuille et la jette à la poubelle, et il là recommançe jusqu’à qui Réussit à faire son Bouquin. Moi s’est commeça que j’imagine un écrivain.’

C’est maintenant le tour de Jean ; il dit avoir connu personnellement un écrivain, homme politique, dont il nous expose le cas :

‘Ecrire c’est exprimer ses fantasmes souvent dans les textes c’est notre Vie que l’on decrit, nos connaissances, notre Vécu le plus profond. J’ai Rencontré un Homme. Qui est connu par sa carriere politique, et est Resté le Parfait inconnu dans le Monde de la littérature. Par ses livres, il exprime Mieux son état Naturel et laisse courir sa plume librement. Chose qu’il ne pouvait pas, du fait de ses engagements professionnels et politiques. L’homme, connu dans l’Hexagone, reste souvent un grand timide, face à la Vie, et tres secret dans ses activités. Il a eté elevé dans ce Milieu de la politique son Pere ancien Ministre et Maire de la Ville lui a fait connaître dès son plus jeune âge ce Monde tres fermé. Il a été dans les Mêmes fonctions que son Pere aux mêmes postes ce qui est d’une rare exeption. En tant qu’écrivain, Je pense qu’il a eu raison de cacher son nom, car cela en aurait porté ombrage à son métier et à sa vie privée.’

Solam a joué le jeu et écrit une petite histoire :

‘J’ai postulé pour un poste de surveillant dans un lycée. Le directeur m’a engagé. mais il ne m’aimait pas trop car j’étais maladroit et je n’arrivais a contrôler la surveillance d’une classe. En effet j’étais souvent débordé. Le soir même, en rentrant chez moi, j’ai eu une idée. En fait je voulais écrire un livre pour la première fois de ma vie. Cela va faire six mois que je travaille dans ce lycée en tant que surveillant mais j’ai déjà l’ambition de devenir enseignant ; Mais Malheureusement, personne ne m’aimait que ce soit les enseignants, les élèves et même le proviseur. mon livre pendant ce temps avançait rapidement. Un jour pendant que je surveillait une classe j’ai été victime de plusieurs farces provenant des élèves. C’est alors que les professeurs se sont pleins et ont exigés que je sois renvoyé. Mais le proviseur voulait que je finisse l’année. Quand les élèves ont su que je ne reviendrait pas l’année suivante, Ils ont décidés de se calmer et d’être des élèves modèles pendant que je les surveillerait. Quand le proviseur a décider de faire appel à l’inspecteur de l’académie, il s’est fait passer pour ridicule car les élèves se sont très biens comportés. Il reste une semaine avant les gdes vacances et j’ai décidé de faire lire mon livre à un ancien écrivain qui avait reçu le prix nobel. Il l’a trouvé très interessant et a décidé de me le publier sous un pseudonyme. Il reste deux jours avant les gdes vacances. Et tout le personnel du lycée parlait du livre. Le proviseur et certains professeurs m’ont demandé l’avis de ce livre. Je leur ai répondu que j’avais l’impression que c’était un premier livre. Ils ont ris et se sont moqués de moi. Et voilà, il reste un jour avant les vacances, et l’auteur du livre devait passer à la télévision pour dévoile sa véritable identité. Le lendemain, avant que j’arrive au lycée, les élèves, le personnel, le proviseur et l’inspecteur d’académie m’ont accueillis avec des applaudissement, m’on souris. Le proviseur ne voulait plus me renvoyé et j’ai réussis à obtenir un poste d’enseignant en littérature. C’est ce qu’on appelle L’ironie du sort. Au faites Le titre du livre est ECHEC ET MAT. ’

Après ces lectures, il est l’heure de se séparer. Les trois hommes me confirment leur souhait de participer aux entretiens de recherche qui commenceront quinze jours plus tard. Ils souhaiteraient également que l’atelier d’écriture soit reconduit à la rentrée. Comme à chaque rencontre, je sens leur difficulté à se séparer, ils restent un moment à tourner autour de moi, sous des prétextes divers et vont même jusqu’à m’accompagner aux grilles de l’entrée du secteur.

Titre – Enfermements et écritures
De l’étouffement à l’inspiration créatrice
Discipline – Psychologie clinique et psychopathologie

Résumé – Cette recherche s’attache, à partir d’un corpus essentiellement littéraire, à comprendre la relation existant entre l’écriture et diverses formes d’enfermement – volontaire, concentrationnaire, carcéral. Il s’agissait plus particulièrement d’interroger le vécu de déshumanisation tel qu’il se découvrait dans l’œuvre de M. Proust et F. Kafka, de J. Semprun et P. Levi, enfin dans les écrits de sujets incarcérés, notamment C. Lucas.

Il est apparu que ce n’est pas exclusivement l’univers propre à l’enfermement – volontaire ou subi – qui déshumanise mais que cet enfermement finalement second réactive les traces d’un vécu primaire d’enfermement, d’étouffement et de non accès à une subjectivité humanisante (Nous avons délibérément écarté la question de l’impact traumatique de l’enfermement).

Les sujets confrontés à une détresse agonistique et à des éprouvés irreprésentables se voient d’abord contraints de se cliver d’une partie d’eux-mêmes pour survivre puis de se défendre constamment contre le retour de l’agonie primitive : enfermement volontaire pour Proust et Kafka, engagement politique pour Semprun et Levi, conduites anti-sociales pour les détenus de droit commun.

Ces défenses, rendues inopérantes par la réclusion pour les deux dernières catégories de sujets, ceux-ci vont recourir comme la première à un enfermement volontaire – repli autistique – dans l’enfermement subi.

Si les fantasmes de retour in utero, de toute-puissance et d’immortalité participent d’un fonctionnement post-traumatique courant, si le fantasme de scène primitive témoigne du traumatisme primaire, le repli autistique associé à l’écriture constitue une solution alternative pour ces sujets.

La clinique montre en effet que certains sujets sont capables de construire seuls un véritable dispositif symbolisant, ils mettent en place l’ensemble des conditions nécessaires leur permettant de réactualiser dans un transfert sur l’écriture, des expériences psychiques restées en souffrance de symbolisation.

Mots clés – Agonie. Atelier d’écriture. Clivage. Déshumanisation. Ecriture. Enfermement. Etouffement. Souffrances narcissiques. Symbolisation. Traumatisme.

Title – Enclosures and writings
From suffocation to creative inspiration
Discipline – Clinical psychology and psychopathology

Summary – Departing from an essentially literary corpus, this research deals with understanding the relationship existing between writing and different forms of confinement such as voluntarily shutting oneself away, concentration camp, or imprisonment. The feeling of being dehumanised was particularly questioned in the work of M. Proust and F. Kafka, of J. Semprun and P. Levi, and finally in the work of subjects in prison, notably, C. Lucas.

It appeared that it is not only the specific confining universe - be it voluntary or subjected to - which dehumanises. This, which is only a secondary confinement, reactivates traces of an already lived primary experience of confinement, of suffocating and of inaccessibility to humanising subjectivity. (We have deliberately set aside the question of the traumatic impact of confinement).

Subjects who experience agonistic distress and feelings which are they are unable to represent must first split- off from a part of themselves in order to survive. Then they constantly defend themselves against the return of the primitive agony: voluntarily shutting oneself up in the case of Proust and Kafka, political engagement for Semprun and Levi, anti-social behaviour for ordinary prisoners.

These defences, for the two last categories, having become ineffective because the subject is in confinement, will use, as does the first category, voluntary shutting oneself away – autistic withdrawal – in subjected to confinement.

If fantasies of return in utero, of omnipotence and of immortality often participate in post-traumatic disorder, if primal scene fantasy testifies of primary trauma, autistic with drawal associated with writing constitutes an alternative solution for these subjects.

Clinical results show that certain subjects are able, alone, to build a real symbolising device. They put together the total and necessary conditions which enable them to reactualise through transference upon writing, psychic experiences which had remained in suffering, awaitingsymbolisation.

Keywords - Agony. Writing workshop. Splitting. Dehumanisation. Writing. Enclosure. Suffocation. Narcissistic disorders. Symbolisation. Traumatism.

Université Lumière Lyon 2, Institut de Psychologie, CRPPC, 5 av. Pierre Mendès-France, C.P. 11, 69676 BRON Cedex