IV.2.1. L’information phonologique

Lors de la production verbale, les gestes articulatoires, recrutant le cortex moteur inférieur et les aires préfrontales adjacentes, seraient associés aux sons produits conjointement, activant les aires temporales supérieures. L’apprentissage « hebbien » conduirait alors à la formation d’un réseau neuronal distribué au niveau du cortex périsylvien, liant les aires de contrôle des programmes moteurs linguistiques et les aires auditives (Figure 4.1). Ce réseau constituerait les aires « classiques » du langage. De surcroît, bien que comprenant également des neurones dans l’hémisphère droit, il serait latéralisé dans l’hémisphère gauche, dominant du langage. Ce processus serait à la base de la répétition de mots, les programmes articulatoires moteurs étant activés suite à la présentation auditive de la même forme verbale que celle codée par le réseau. Par ailleurs, le modèle ne prévoit aucune activation de tels réseaux neuronaux lors du traitement de pseudo-mots ne possédant aucune représentation lexico-sémantique. Cette prédiction a été confirmée dans une étude en MEG (Pulvermüller et al., 1996b) ayant rapporté des patterns d’activation distincts dans les aires périsylviennes gauches lors du traitement de mots et de pseudo-mots. Elle semble également congruente avec les résultats obtenus en TMS de Fadiga et al. (2002) quant à des changements d’excitabilité de l’aire motrice de la langue plus prononcés lors de l’écoute de mots en regard de pseudo-mots.

Figure 4.1 : Réseau fonctionnel de la forme verbale des mots liant les aires de contrôle des programmes articulatoires aux aires auditives.

Ce réseau périsylvien, constituant les aires « classiques » du langage, est latéralisé à gauche. Les cercles représentent les groupes de neurones et les lignes représentent les connexions réciproques entre ces groupes. Pris de Pulvermüller (2001a).