V. Le traitement des noms et des verbes

Comprendre comment l’information sémantique et grammaticale est implémentée dans le cerveau reste l’un des thèmes cruciaux de l’étude du langage en neurosciences cognitives. A cet égard, les études neuropsychologiques menées chez les patients cérébro-lésés sont apparues comme une opportunité de pouvoir associer le fonctionnement de régions cérébrales précises au traitement d’un type particulier d’information. L’on considère en effet que le comportement pathologique reflète le fonctionnement du système cognitif sain dont certains « modules » ont été partiellement ou totalement lésés. En particulier, l’étude des déficits de traitement sélectifs à un type d’information ou une catégorie de mots a permis des avancées remarquables dans l’émergence de théories portant sur l’organisation du lexique mental, la structure interne de ses composants, ou encore l’organisation de la connaissance sémantique. Aussi certains patients sont-ils incapables de nommer des images désignant des entités animées (e.g. animaux, plantes etc.) en regard d’entités inanimées (e.g. outils, meubles etc.), alors que d’autres présentent la dissociation inverse (Cardebat et al., 1996 ; Laiacona et al., 1997 ; Sacchett & Humphreys, 1992 ; Warrington & McCarthy, 1983, 1987). Dans ce travail, nous nous intéresserons tout spécialement aux déficits touchant sélectivement deux catégories particulières de mots : les noms et les verbes.