VII.3.2.2. Pour le groupe de 2*60 mots appris précocement et tardivement

La figure 7.2 présente les temps de réponse moyens pour les 2*60 noms concrets et verbes d’action (Annexe 2.B) en fonction de l’AdA (7.2.a) et de la fréquence d’occurrence (7.2.b). Les temps de réponse moyens pour le sous-groupe de 152 items contrôles sont présentés sur la figure 7.2.c.

  • Régressions simples

Les résultats montrent qu’alors qu’un effet significatif d’AdA a été obtenu pour les noms concrets, cette variable n’a pas influencé les performances pour les verbes d’action. Les coefficients de régression et de détermination (R2) étaient en effet environ trois fois plus élevés pour les noms que pour les verbes (Figure 7.2.d). A l’inverse, des effets comparables de fréquence d’occurrence ont été relevés pour les deux catégories de mots (Figures 7.2.e et f). Attendu que la fréquence d’occurrence a exercé la même influence sur les performances pour les noms et les verbes, les effets différents d’AdA pour les deux catégories ne peuvent donc être attribués à des facteurs de traitement pré-lexical (tels que la terminaison des mots).

Figure 7.2  : Haut: Temps de réponse moyens pour les noms concrets et les verbes d’action appris précocement et tardivement en fonction de (a) l’AdA et (b) la fréquence d’occurrence. Les résultats pour les 152 items contrôles sont exprimés en fonction de la fréquence d’occurrence en (c). Les résultats des ANOVAs par sujets sont reportées dans les figures ((*), significatif ; (ns), non significatif). Bas: Analyses de régression simple correspondantes, où les performances sont exprimées en fonction des variables AdA (d) et fréquence d’occurrence (e et f). Les équations de régression, le coefficient de détermination (R2) et les valeurs de p sont reportés. Noms : ronds noirs ; verbes : ronds gris.
  • Régressions multiples « pas à pas » et analyses de corrélation

Les analyses de régression multiple ont confirmé les patterns obtenus ci-dessus en révélant un effet significatif de la fréquence d’occurrence pour les deux catégories de mots. Cette variable permettait ainsi d’expliquer 20.2 % et 18.9 % de la variance additionnelle pour les noms et les verbes respectivement. En revanche, l’AdA ne s’est révélé être un prédicteur significatif de la performance que pour les noms concrets (expliquant 9.1 % de la variance vs. 3 % pour les verbes). Enfin, aucun effet significatif de l’imageabilité n’a été démontré pour les deux catégories de mots (Tableau 7.3.a). En accord avec ces résultats, les coefficients de corrélation entre les performances et la fréquence d’occurrence étaient sensiblement les mêmes pour les deux catégories de mots (.47 et .43 respectivement ; Tableau 7.3.b), alors qu’une corrélation plus forte entre l’AdA et les temps de réponse moyens a été observée pour les noms (.39 vs. .21 pour les verbes).

Tableau 7.3 : (a) Les mêmes analyses de régression multiple « pas à pas » que dans le tableau 7.2 sont présentées pour le groupe de 2*60 noms concrets et verbes d’action appris précocement et tardivement. (b) Corrélations entre les différentes variables (RT = temps de réponse moyen).

Les régressions multiples « pas à pas » ainsi que les analyses de corrélation pour le sous-groupe de 152 mots contrôles de basse et haute fréquence sont reportées dans le tableau 7.4. Pour ces mots appariés sur toutes les variables lexicales (excepté la fréquence d’occurrence et la fréquence des lemmes), seul un effet significatif de la fréquence d’occurrence, comparable pour les deux catégories de mots, a été rapporté.

Tableau 7.4 : (a) Les mêmes analyses de régression multiple « pas à pas » que dans les tableaux 7.2 et 7.3 sont présentées pour le sous-groupe contrôle de 152 noms concrets et verbes d’action de basse et haute fréquence d’occurrence. (b) Corrélations entre les différentes variables (RT = temps de réponse moyen).