X.1. Introduction

Le rôle des aires corticales motrices dans la compréhension des mots d’action reste toujours à préciser clairement. Bien que nous ayons démontré une interférence spécifique du traitement des verbes décrivant des actions sur la préparation et l’exécution motrices (Boulenger et al., 2006b ; Etude 3), des études supplémentaires doivent effectivement être menées afin de pouvoir affirmer que les régions motrices sont nécessaires aux processus de récupération de ces mots. A cet égard, la tâche d’amorçage masqué, censée refléter les mécanismes automatiques d’activation lexico-sémantique des mots en mémoire, semble constituer un paradigme de choix dans l’étude de l’organisation des représentations neuronales de ces mots. Une implication cruciale du système moteur dans le traitement proprement dit des mots d’action pourrait alors se traduire par un déficit d’activation automatique de ces mots en cas d’atteinte du système moteur. Dans le but de tester cette hypothèse, la présente étude s’est attachée à comparer les effets d’amorçage masqué lors de la reconnaissance de verbes d’action et de noms concrets chez des patients parkinsoniens. Le choix de la maladie de Parkinson comme modèle s’est rapidement imposé dans la mesure où elle constitue une pathologie sévère de la motricité, relativement bien connue à l’heure actuelle tant sur ses mécanismes sous-jacents que sur les symptômes qui l’accompagnent. Dans la suite de cette introduction, une description des principaux traits de cette pathologie sera proposée. Nous présenterons ensuite le principe de la technique d’amorçage, et particulièrement celle de l’amorçage masqué que nous avons utilisée, ainsi que les résultats qu’elle a permis d’obtenir chez les sujets sains mais aussi chez les patients parkinsoniens.