XI.4.Conclusion générale

L’étude des liens unissant le traitement du langage, et plus particulièrement celui des mots d’action, et l’action elle-même connaît un essor sans précédent depuis quelques années. Le présent travail de thèse, dont l’objectif était d’examiner de manière plus approfondie la dynamique de ces liens fonctionnels aux niveaux comportemental et cortical, a permis de révéler que les régions de contrôle moteur semblent effectivement participer au traitement des verbes d’action et jouer un rôle majeur dans les processus automatiques de récupération du sens de ces mots. Nos données corroborent l’hypothèse de l’existence de substrats neuronaux communs au traitement des mots d’action et à l’action, formulée principalement par deux modèles : celui de l’apprentissage « hebbien » et celui du système miroir. En outre, la démonstration d’une interaction spécifique entre la récupération des mots d’action et la motricité fournit, bien qu’indirectement, des arguments supplémentaires en faveur d’une origine motrice du langage humain. L’étude des liens entre langage et action pourrait ouvrir la voie à de nombreuses pistes de recherche, tant sur le plan de la compréhension du rôle des aires motrices dans la compréhension des mots d’action que de la rééducation des patients cérébro-lésés, et constituer un modèle prometteur dans la recherche en neurosciences cognitives.