A.2. Résultats

Les scores d’AdA et d’imageabilité ont été calculés pour chaque item en moyennant les données recueillies pour tous les participants. Le tableau 2.A.2 présente les résultats pour les deux catégories de mots. Les données montrent que les participants ont estimé que le sens des verbes d’action était appris plus tôt et que ces verbes étaient moins imageables que les noms concrets. Des analyses de variance (ANOVA) par items ont révélé des différences significatives entre les catégories de mots pour les deux variables évaluées.

Tableau 2.A.2 : Valeurs moyennes de fréquence d’occurrence, et d’AdA et imageabilité estimés subjectivement pour l’ensemble des 306 noms concrets et verbes d’action.
  Noms Verbes ANOVA (par items)
Fréquence d’occurrence 9.19 9.35 [F (1,304) = .010 ; p = ns]
AdA 4.24 3.83 [F (1,304) = 8.403 ; p = .004]
Imageabilité 4.8 4.0 [F (1,304) = 83.88; p < .0001]

Sur la base de ces estimations subjectives, nous avons ensuite sélectionné, parmi la liste initiale des 306 mots, un sous-ensemble de mots cibles composé de 60 (2*30) verbes d’action et 60 (2*30) noms concrets acquis précocement (score moyen d’AdA < 4) et tardivement (score moyen d’AdA > 4), et pour lesquels la fréquence d’occurrence et l’imageabilité étaient contrôlées (cf. Tableau 2.A.3.a). La liste initiale des 306 mots différant considérablement en termes d’AdA et d’imageabilité, ces variables n’ont pu être appariées entre les deux groupes de mots (verbes vs. noms), mais seulement à l’intérieur de chaque groupe (verbes appris précocement vs. tardivement, et noms appris précocement vs. tardivement). Ceci n’était cependant pas problématique, puisque nous cherchions à analyser les différences potentielles d’effets d’AdA (différence de temps de réponse moyens entre items précoces et tardifs) entre les deux groupes de mots.

Les mêmes groupes de mots cibles ont également été analysés en fonction de leur fréquence d’occurrence (basse vs. haute fréquence ; Tableau 2.A.3.b), afin de s’assurer que des variables de surface telles que la terminaison quasi-systématique des verbes en « -er » dans la langue française ne permettent pas de distinguer les deux groupes de mots avant tout traitement lexical proprement dit. Des effets comparables de fréquence d’occurrence sur les temps de réponse pour les verbes et les noms permettraient ainsi d’écarter cette alternative. Le sous-ensemble de mots cibles de basse et haute fréquence n’ayant toutefois pu être apparié que sur certaines variables lexicales, nous avons dû sélectionner un sous-ensemble supplémentaire de 152 mots contrôles de basse et haute fréquence appariés sur toutes les variables, exceptées la fréquence d’occurrence et la fréquence des lemmes (Tableau 2.A.3.c).

Tableau 2.A.3: Valeurs moyennes d’AdA, de fréquence d’occurrence (FQ), de fréquence des lemmes (LEM), d’imageabilité, (IMAG), du nombre de lettres (LETT), de fréquence des bigrammes (BIGR) et des trigrammes (TRIG) et du nombre de syllabes (SYLL) pour les noms concrets et les verbes d’action (a) appris à des âges différents (précoces vs. tardifs), (b) et (c) avec des fréquences d’occurrence différentes (basse vs. haute fréquence).