Les relations de la chaîne logistique

La notion de relation est une projection des rapports personnels entre individus au niveau des rapports entre entreprises et organisations. Elle est issue de la littérature pour illustrer les degrés de partenariat entre deux organisations. La relation y est classée selon la force ou la faiblesse de ses liens. Des liens forts sont considérés comme ayant des niveaux plus élevés de proximité, de réciprocité et d’interdépendance que des liens faibles. Golicic et al. [Golicic et al, 2003] définissent le degré de relation comme le degré de proximité ou de force de la relation entre les organisations. Ils positionnent alors la coordination, la coopération et la collaboration comme ayant un degré de relation croissant. S’agissant de la collaboration, elle est décrite dans ce contexte, comme nécessitant un niveau de confiance plus important que celui de la coordination et de la coopération. Les dimensions d’honnêteté, d’intégrité, de fiabilité, de dépendance mutuelle sont également soulignées.

Figure 3 : Niveau croissant de collaboration
Figure 3 : Niveau croissant de collaboration

Les organisations peuvent entrer dans une relation pour innover, accéder à de nouveaux marchés, dépasser des contraintes locales ou partager des risques [Staneck, 2004]. Selon certaines études, la collaboration sera d’autant plus efficace que l’on se place sur un créneau ou la valeur apportée par le partenaire (en terme d’innovation, de qualité, de services, ...) est plus appréciée qu’une baisse de coût du produit vendu. Cela induit de se situer sur des secteurs où la concurrence ne porte pas sur les coûts mais sur la valeur ajouté apportée comme la différenciation, l’innovation, la réponse à des besoins spécifiques.

Figure 4 : Exemple de relation entre partenaires [Frayret, 2003]
Figure 4 : Exemple de relation entre partenaires [Frayret, 2003]

Les auteurs du rapport du projet CEFRIO [Frayret, 2003] proposent, en s’appuyant sur la littérature, une classification (« qualification a priori ») des relations inter entreprises en trois types :

  • Le type I correspond à ce qu’ils appellent les relations traditionnelles compétitives, pour lesquelles chaque organisation cherche à maximiser son profit,
  • Dans le type II, les organisations reconnaissent que leur profitabilité provient de la satisfaction du client final, ce qui pousse les organisations à échanger de l’information et à travailler de manière plus étroite,
  • Le type III correspond au niveau le plus poussé des relations entre organisations et s’inscrit dans le long terme à travers la mise en place de processus de planification conjointe.
Tableau 1 : les types de partenariat [Frayret, 2003]
Tableau 1 : les types de partenariat [Frayret, 2003]

Les relations entre entreprises ne sont pas statiques du fait de l’évolution constante de leur environnement. Elles ont besoin d’évoluer pour s’adapter à ces changements, ce qui les incite à échanger des connaissances dans le cadre de projets répondant à ce besoin.

Les chaînes logistiques évoluent en fonction de leur environnement et chaque maillon doit être conscient des relations possibles qui peuvent permettre une meilleure satisfaction des besoins de leurs clients. L’objectif étant de déterminer les partenaires qui peuvent influencer favorablement l’activité de l’entreprise en terme de volume, de coût, de qualité, de délai, d’innovation etc. et qui fixent des contraintes à l’entreprise. Autrement dit, l’entreprise doit définir quelles sont les entreprises qui vont lui permettre d’atteindre ses objectifs stratégiques.

En plus des relations existantes, l’entreprise se doit aussi d’être en mesure de repérer l’ensemble des relations potentielles ou opportunités de relation susceptibles d’améliorer sa performance en accord avec ses objectifs stratégiques.