2.1. Méthodologie utilisée

Pour structurer notre travaux, nous avons suivi une méthode constituée de 6 niveaux d’abstraction qui seront autant d’étape nous permettant d’appréhender notre problématique.

Le premier niveau consiste à s’appuyer sur une théorie décrivant le cycle de vie des éléments de connaissance. L’objectif de ce niveau est de déterminer un cadre d’analyse pour situer l’échange des connaissances au sein d’une structure sociale, que se soit une organisation, un groupe d’entreprises ou une chaîne logistique. En faisant ressortir les éléments théoriques permettant l’appropriation et une gestion dynamique des connaissances, nous pourrons proposer une approche favorisant les échanges.

Le deuxième niveau intègre ces aspects théoriques et les inclus dans une approche chaîne logistique prenant en compte les principes décrits dans le premier chapitre. Dans ce cadre, nous allons plus particulièrement nous intéresser aux interactions entre entreprises dans le cadre de leurs relations et des projets qu’elles mettent en œuvre.

Ainsi, dans le troisième niveau, nous pourrons proposer une démarche de gestion des connaissances qui s’articule sur ces relations et ces projets au sein de la chaîne logistique.

Le quatrième niveau présente la méthodologie basée sur les apports des niveaux précédents pour échanger des connaissances qui seront par la suite organisées en fonction d’éléments repris et adaptés au contexte de la chaîne logistique.

Le cinquième niveau proposera quant à lui une représentation conceptuelle des connaissances s’appuyant sur des formalismes de modélisation, et permettant la mise en œuvre de cette démarche en prenant en compte les contraintes issues du processus méthodologique.

Et, enfin, le sixième niveau contribuera à la proposition d’une architecture d’un outil support facilitant la mise en œuvre de notre démarche. Nous mettrons en avant les solutions techniques favorisant l’échange et les interactions entre les utilisateurs.

Figure 12 : La méthode de travail utilisée
Figure 12 : La méthode de travail utilisée

Dans un premier temps, nous allons reprendre des principes théoriques basés sur la définition de la chaîne logistique que nous avons retenue. En effet, afin de décrire les mécanismes d’appréhension et d’évolution des connaissances par une organisation, nous avons besoin de reprendre une théorie décrivant le rôle des acteurs dans l’échange des connaissances dans un contexte d’organisation en constante évolution (comme la chaîne logistique). Les connaissances étant liées à la perception des acteurs de l’organisation, il est essentiel de connaître les fondements théoriques permettant de favoriser l’implication des acteurs dans le système de gestion des connaissances. Pour cela, nous allons nous référer à la théorie de la structuration.

Comme nous l’avons vu plus en amont, la chaîne logistique globale est une structure qui se construit dans l’action pour rendre plus pertinente la réponse à une demande sous la forme de produit et/ou de service. Pour prendre en compte cette vision théorique, nous nous appuierons sur les travaux d’Anthony Giddens [Giddens, 1987] et la « théorie de la structuration ». Cette théorie pose comme cadre que les acteurs, en tant que personnes, sont à la base des relations 1 entre les entreprises car ils constituent les interfaces qui permettent la communication entre les partenaires au sein de la chaîne logistique. C’est un ensemble d’individus qui constituent la relation et qui permet de l’adapter en fonction de leurs besoins. Ce sont ces individus qui prennent les décisions ou qui, par exemple, paramètrent les outils de gestion (semi) automatiques. Ce sont leurs décisions qui jouent un rôle moteur dans ces processus et qui font évoluer les relations. Dans cette perspective, c’est la dynamique générale de l’équipe et de la communauté qui est prise en compte. Il est alors important d’identifier les comportements qui créent un bon état d’esprit et une synergie au sein du groupe.

Notes
1.

Nous entendons par relation entre entreprises, les relations de type client/fournisseur.