La structure des connaissances

Nous avons retenu l’approche de Wiig [Wiig, 1993] pour faciliter la tâche de l’utilisateur en déterminant les niveaux d’abstraction des connaissances, en distinguant les aspects méthodologiques et les aspects factuels et leurs axes temporels (prévision, expérience). En effet, la typologie de Wiig met en avant la problématique temporelle en insistant sur les connaissances liées à la prévision et à l’anticipation, la stratégie et les méthodologies qui orientent la conduite de la chaîne logistique, ainsi que les chaînes de causalité entre les acteurs du processus.

Ces quatre axes sont particulièrement bien adaptés à la chaîne logistique en tant qu’ensemble d’acteurs mettant en œuvre un procédé car elles permettent de faire le lien entre les connaissances stratégiques, tactiques et opérationnelles. L’axe dynamique permet de se situer sur des dimensions de temps relatives à une vision à court terme (opérationnelles) ou sur des visions à plus long terme correspondant aux éléments tactiques et stratégiques. De plus, la dimension d’abstraction permet de mettre en évidence les éléments de niveau stratégique car elle synthétise les différents éléments opérationnels en un ensemble cohérent (lignes directrices ou éléments récurrents) permettant d’avoir une vision tactique et stratégique.

La connaissance effective représente l’historique de la relation à travers l’expérience accumulée, elle propose des connaissances ayant un certain degré de vérité et de validité. C’est à partir de ce type de connaissances que se développent de nouvelles connaissances à travers des processus d’abstraction et que se développe une histoire commune valorisée dans la relation en terme de confiance et de vitesse de réactivité.

La connaissance conceptuelle permet de représenter l’ontologie qui décrit la sémantique et les relations entre les concepts utilisés dans un domaine. Cette formalisation des termes permet de partager des éléments de communication favorisant la diffusion et la compréhension des connaissances échangées [Fensel and al, 2002]. On les retrouve sous forme d’un dictionnaire et de liens entre les différents éléments de connaissance utilisés.

L’objectif majeur de la chaîne logistique est de faciliter la gestion de l’incertitude et de la complexité. C’est pourquoi, il est important de faire apparaître les différents points de vue quant à l’évolution des marchés ou de la relation en terme d’évolution des quantités par exemple. En effet, les prévisions et les jugements de chaque acteurs reposent sur des hypothèses qui ne sont par forcément les mêmes. Cela peut engendrer de grosses différences entre les entreprises au niveau de la planification et de la production. Les connaissances d’anticipation mettent en avant ces différents aspects en soulignant les perspectives de développement des relations.

La connaissance méthodologique permet d’aligner les méthodes et les procédures présentes dans la relation afin de favoriser la collaboration. Elles permettent ainsi de faire apparaître clairement les stratégies et d’en révéler les incidences sur les connaissances d’anticipations. La comparaison entre les méthodes et ce qui est réellement réalisé fait ressortir les contraintes en mettant en avant les éléments clefs des méthodes.