Conclusion générale

Contribution scientifique

L’amélioration de la chaîne logistique d’un produit requiert de nouvelles formes d’interaction entre les différents acteurs participants directement ou indirectement à sa réalisation. Le partage d’expertise, de connaissances et de savoir-faire métiers associés aux développements d’outils et de moyens de communication de plus en plus performants génère un nombre toujours croissant d’informations et de connaissances à gérer.

L’objectif des travaux présentés dans notre thèse est de proposer une structuration des connaissances pour faciliter leur création et leurs échanges à travers la chaîne logistique et permettre une collaboration et une coordination plus performantes entre les acteurs.

L’état de l’art du chapitre 1, permet d’appréhender les problématiques de la chaîne logistique ainsi que les difficultés rencontrées par ses membres pour se coordonner. Les connaissances des différents acteurs à tous les niveaux de la chaîne logistique peuvent contribuer à augmenter la performance globale en améliorant les prévisions et en réduisant l’incertitude liée aux quantités, aux délais, aux coûts des produits ou aux services associés. Bien que de nombreuses solutions de gestion des connaissances existent, il est très rare de rencontrer des études relatives à l’échange de connaissances qualitatives dans le cadre de projet de la chaîne logistique.

Ceci nous a donc amené dans le chapitre 2 à proposer un processus type d’échange de connaissance prenant en compte, la sélection des partenaires avec lesquels il est intéressant de collaborer, le choix des projets effectués dans le cadre de ces relations, ainsi que les conditions du partage de connaissances. Ainsi, nous avons structuré et modélisé une démarche reprenant et synthétisant des travaux issus de la littérature et du projet régional COPILOTES (COllaboration et Partage d’Information dans les chaînes LOgisTiques). Ce faisant, nous avons défini un cadre général d’échange de connaissances reposant sur les notions d’opportunité de relation, d’objet de collaboration représenté par les projets et de co-construction des éléments de connaissance.

Dans ce cadre, nous avons proposé dans le chapitre 3, l’utilisation de fiches de connaissance dynamiques permettant de faciliter la création collaborative des connaissances et leurs échanges. Ces fiches sont structurées et illustrées en utilisant le formalisme UML. Nous avons également développé un cube de la connaissance et proposé l’utilisation de réseaux sémantiques permettant de classifier les éléments de connaissance et de structurer leur utilisation. Enfin, nous avons déterminé le rôle des acteurs pour organiser l’échange de connaissances. Ceci, afin de construire une base de connaissance commune structurée par projet et en fonction des relations de la chaîne logistique.

La synthèse issue de l’étude de cas sur l’entreprise Mirima et ses partenaires, présentée au chapitre 4, montrent l’intérêt de l’utilisation d’une telle démarche pour faciliter la négociation et la coordination entre partenaires dans un contexte industriel. En effet, nous avons pu observer la pertinence de notre approche sur la mise en œuvre de projets au sein de plusieurs relations de la chaîne logistique du mobilier design, et du tabouret en particulier. Les connaissances formalisées ont pu circuler tout au long de la chaîne à travers les différentes relations des clients vers les fournisseurs/sous-traitants et des fournisseurs vers les clients. Cependant, nous avons pu constater la difficulté à prendre en compte les connaissances tacites pour l’analyse des relations.

Ainsi, nous avons pu proposer des spécifications statiques et dynamiques pour la création d’un outil commun d’échange de connaissance de la chaîne logistique. Nous nous sommes appuyés sur les recommandations du W3C pour la mise en place de technologies standard du web sémantique afin de faciliter l’accès dynamique et la réutilisation des connaissances. Nous avons également suivi les conseils de l’approche OAIS pour la préservation des connaissances à long terme. Cela nous a conduit à adopter une approche Wiki pour la co-construction des fiches de connaissance et l’utilisation de OWL pour la description de l’ontologie et des méta-données. Les interfaces présentées en fin de chapitre décrivent le processus d’échanges de connaissances à travers un projet issu d’une relation de collaboration de la chaîne logistique de la société Mirima.